jeudi 20 mars 2008

Dimanche, au parc ... sous vos applaudissements ...

Dans chaque ville indienne, on trouve un parc. Celui-ci est plus ou moins grand, plus ou moins "paysage", plus ou moins peuple. Seule constante, l'absence dramatique de corbeilles a papier. Donc tout ce qui sous nos latitudes, se met dans une poubelle, est ici harmonieusement reparti sur la pelouse. Proportionnellement a la foule qui circule dans le parc, on finit par trouver qu'il n'y a pas tant de papiers que ca qui jonchent le sol. Finalement, les indiens sont pleins de bonne volonte : il ne leur manque que des corbeilles a papiers ...


A Kochi, le parc est au bord de l'eau, tres joli, couvert de bougainvillees ("paper flowers"), cordalines, ficus divers et varies, rosiers, fougeres, potos gigantea. Le tout est abrite sous les immenses coupoles des "rain trees" (plusieurs explications a ce joli nom donne par les anglais a ces immenses arbres :
  1. poetique : ces arbres se couvrent de grappes de fleurs jaunes a la premiere pluie ...
  2. pragmatique : quand il pleut, on peut s'abriter sous leur immense "canopee"
  3. eprouve par rahul et jerry : des nuees de corneilles logent dans ces arbres, et il pleut parfois de la fiente d'oiseau



Que font les gens au parc ??? Premierement ils deambulent. Seuls (c'est rare), en famille, et en groupes d'amis ou amies ...

Deuxieme activite favorite au parc : telephoner. Le portable coute une misere en Inde, tout le monde est equipe, meme les saddhus et certains mendiants des couches superieures (tout est hierarchise ici...). Le portable compense pour eux les enormes difficultes de deplacement.

Autre activite essentielle pratiquee en couple : le sport. Pas le jogging comme chez nous, mais plutot le "marching" ... On met son sari de sport et ses grosses baskets, on entraine son mari a en faire de meme (sauf pour le sari), et on fait le tour du parc pendant une heure a un rythme presque soutenu, en esperant rencontrer au plus vite une connaissance pour faire une petite pause (soit 25 minutes en Inde, avec degustation d'un cornet de pois chiches grilles).





Le parc, c'est un defile constant, meilleur moyen de se tenir au courant des dernieres tendances de la mode de la rue indienne.
Le sari pour ces dames reste une valeur premiere, qui, il faut bien l'avouer, les met particulierement en beaute.
Pour monsieur du sud de l'Inde, c'est la chemise a col "tennis", et le tres rafraichissant "longhi" (sur la photo en position remontee, tres elegant lorsque descendu jusque sur les pieds). Rafraichissant !?! pourquoi nous direz vous ? ca ne vous regarde pas bande de curieux ... croyez en l'experience de rahul et jerry qui n'en reviennent toujours pas des delices de la climatisation en cet endroit la ...






















Autre tenue plus pratique mais tout aussi charmante pour ces dames : le salwar kameez, litteralement le "pantalon tunique".



Autre tendance, mais beaucoup moins gracieuse, et reservee a la communaute muslim, le desormais tres celebre "voile noir", souvent signe "Calvin Klein" ou "Dolce Gabbana". Ce que l'on ne voit pas sur la photo, ce sont les chaussures "barbie" rose fuschia ...




Pour les messieurs, le pantalon + chemise + belly (petit ventre) caracterise l'homme installe pere de famille heureux. Attention, la chemise doit toujours etre rentree dans le pantalon. Tout cela ne serait rien sans la preuve irrefutable de la virilite keralaise : la grosse moustache (a peu pres portee par 90% de la population masculine, moins les enfants et les travestis -et encore pas tous). A noter que certaines femmes portent aussi une moustache duveteuse ...


Pour les jeunes mecs, le mot d'ordre est : pantalons pat d'eph jusque sous les tongs, tres moulants pour bien metttre en valeur leurs cannes fines comme des baguettes, tee-shirts ou chemises colorees tres cintrees.


Les jeunes mecs en Inde se tiennent par la main, se papouillent en toute tranquillite. Ca fait partie de leur education, c'est une conduite tout a fait normale et generale, et sans arriere pensee (quoique : rahul et jerry ont recueilli des revelations sur la vie dans les colleges en Inde ... prochainement sur votre blog prefere ...).
Au parc, ou l'on vient se detendre, flemmasser, les papouilles deviennent le corollaire oblige de toute activite : par exemple les 2 gars un peu flous sur la photo sont simplement en train de telephoner ... imaginez 2 chats qui ont trouve un telephone portable ...





Et que font Rahul et Jerry pendant ce temps ? ils se font une place sur les bancs pres de l'eau, regardent le coucher de soleil, evitent les fientes de corneilles, regardent passer tout ce joli monde, ceux qui ne les voient pas, ceux qui sourient, ceux qui s'arretent, ceux qui se lancent dans de grandes discussions, ceux qui mangent des cremes glacees et jettent leur petit pot dans l'eau ...
Dans leur emploi du temps fort charge de vacanciers, ce rendez-vous est inmanquable : le soleil couchant donne a toute chose et personne une lumiere tres douce, les bruits de la rue sont ettoufes (pas les chauffeurs de bus, dommage), une fraiche brise caresse les arbres et les fleurs, tout le monde est ravi, et rahul et jerry (et shankar / comprenne qui peut ...) encore plus ...


une armada de pots de glace a la vanille vides s'en va sur les flots vers le soleil couchant ...

coucou !!!

jeudi 13 mars 2008

Auto-moto magazine



Apres les grandes invasions, la colonisation anglaise, la lepre et le cholera, la famine, la pub a la television, le telephone portable, l'Inde connait aujourd'hui un nouveau fleau, le plus redoutable de sa longue vie, ... voici la Suzuki Maruti !!!
Il faut dire que les routes indiennes sont déjà un enfer, surtout pour les piétons. En fait ça fonctionne comme ça. Le bus a priorité sur tout, donc il roule au milieu. Quand il croise un autre bus, nous direz vous ? Et bien il se rabat au dernier moment et les deux véhicules se frôlent (les parois du bus cote droit sont totalement rayes, rétros disparus, pare-chocs emboutis, ...).





En fait, circuler sur une route indienne consiste a doubler constamment. Le piéton double la vache, le vélo double le piéton, le rickshaw double le vélo, la moto double le rickshaw, la voiture double la moto, le camion double la voiture , et le bus ... . Parfois cet ordre n'est pas respecte, surtout dans les virages en haut des cotes ou il n'est pas rare de voir un rickshaw poussif tenter de dépasser péniblement une voiture alors qu'un horrible bus arrive en face tous phares allumes. Les passagers du rickshaw (r
ahul et jerry par exemple) sont a genoux dans le rickshaw, priant tous les dieux qui passent avec force gri-gri, encens et chapelets, se demandant effares s'il s'agit d'une plaisanterie, si le bus va esquisser un mouvement vers l'exterieur de la chausse, si le film va s'arrêter pour pouvoir descendre ?
Il manque évidemment l'élément essentiel de la vie sur la route ou dans les rues en Inde : le klaxon. Car tous ceux qui doublent annoncent celui de devant leur arrivée imminente en klaxonnant, et prend une option sur le milieu de la route. Donc ca klaxonne sans cesse. A se demander si meme les pietons ne klaxonnent pas...


Et dans tout ce subtil équilibre où chacun frole l'accident en permanen
ce mais ou, o miracle , tout se passe (presque) toujours bien, vient s'immiscer un element perturbateur : la voiture individuelle ; et en particulier la sinistre petite Maruti.
En effet, la hausse du niveau de vie fait que la voiture remplace le scooter ou la moto. Finie la jolie image de la petite famille joyeusement installe en brochette sur la moto. Aujourd'hui on s'entasse dans la Maruti. Le seul ennui, c'est que quand on les croise, on a le sentiment malheureusement proche de la realite, qu'ils ne savent pas du tout conduire. C'est comme si on les avait arretes dans la rue sur leur moto, qu'on leur avait dit : "tiens, on echange ta moto contre cette jolie auto". Ils montent dedans et demarrrent en rigolant. On croise ainsi : des gens terrorrises encastres sur leur volant circulant a 10 a l'heure, ; d'autres coinces au milieu de la rue dans une vaine tentative de demi-tour, ; d'autres en position allongee sur leur fauteuil conduisant du bout des doigts avec juste la vision du ciel au dessus de la route, ; d'autres avec bebe sur leurs genoux entre le volant et eux (merci le babybag !) ; en general ils se garent tels qu'ils arrivent provoquant un hurlement de klaxons dans leur dos. Ils aiment leur petite auto au point de ne pas enlever le plastique sur les sieges pour ne pas les user ... C'est l'objet le plus propre de la societe indienne moderne : la carrosserie rutile ...

La route en Inde, c'est comme un jeu sur Playstation. Il y a des niveaux de difficulte differents. Par exemple nous avons recemment eu une aventure de niveau tres eleve avec un rickshaw. En sortant du cinema nous avons pris un rickshaw. Premiere signe du niveau eleve de l'aventure : celui-ci etait gare en sens inverse de la circulation (la route etait a 4 voies avec glissiere de securite au milieu).


Donc on se dit ; "il va faire demi tour, prendre le sens de circulation, puis au carrefour reprendre la
bonne voie dans le bon sens vers notre hotel" ... Pas du tout. Celui-ci se lance a fond la caisse face a la circulation (bus, camions, taxis, ...). Petit detail amusant, quand on sort du cinema ... il fait nuit. Donc on a les phares dans la gueule, et bien sur le rickshaw, lui, n'en a pas ... Niveau tres eleve sur playstation ... vous etes invible a contre sens, sur national highway. La petite difference avec la Play, c'est qu'on n'a qu'une seule vie. On ne pas recommencer la partie.

Notre charmant rickshaw-man parvient a rouler sur un bon 500 metres a contre sens avant de se faufiler entre deux glissieres pour prendre la voie dans le bon sens. On se croit alors sauves ... Pas du tout. Il roule tres vite, coupe le carrefour, se faufile, manque de percuter un tax
i ... on hurle, on lui tape sur l'epaule, et d'un commun accord sans concertation on s'ejecte de la machine infernale ... et le chauffeur qui descend tout interloque pour reclamer ses sous ... nous n'avions jamais crie sur un indien ... celui-ci s'en souviendra longtemps ... a moins qu'il n'ait deja oublie, ou ne soit transforme en auto-collant a l'avant d'un bus ...

Resultat : quand on percoit que le niveau de jeu est trop eleve pour soi, il vaut mieux changer tout de suite de vehicule ... depuis nous consommons beaucoup plus de taxis ...
Nous vous raconterons un autre jour les 23 kilometres que nous avons faits entre Thrissur et Guruvayur, dans un taxi ambassador (grosse voiture blanche, typiquement indienne, qui se traine habituellement a un train de senateur ...)




Celui-ci etait conduit par un vieux monsieur aux yeux vitreux (genre glauco
me cataracteux), tres digne a son volant.
Nous aurions du nous mefier des vitres electriques. Elles indiquaient le niveau eleve du jeu. Un modele aux vitres electriques est forcement tout recent, et ... avec un moteur neuf. Nous avons donc traverse la campagne indienne a une vitesse de croisiere de 90 km/heure (ce qui est extremement rapide pour l"inde), avec un chauffeur a demi-aveugle ... les traces de nos doigts crispes sont surement encore visibles dans la banquette arriere de l'ambassador ...





samedi 8 mars 2008

Indian Railways





Vous ne comprenez pas ce qui est ecrit ci-dessus. C'est normal, nous non plus.
Pourtant c'est a peu pres ce qui est ecrit sur le panneau accroche sur le wagon dans lequel nous hesitons a monter ... mais il va ou ce train ???????????

En fait on exagere (comme d'habitude, ...).
Car les experts en chemins de fer indiens que sont Rahul et Jerry ne sont jamais perdus dans la jungle des Southern Indian Railways.

Le fonctionnement est tres simple, mais necessite un peu de temps.
Il suffit de se rendre 2 ou 3 jours avant le depart au "RESERVATION CENTER" (en general perdu derriere un parking inextricable de voitures, motos, velos, ... mais tous ces gens la travaillent a la gare?).
Une fois atteinte la salle tant recherchee, il convient de rester calme et souriant devant la foule amassee face aux guichets. On ne perd pas son sang froid,. En effet , la modernite est aussi entree dans les moeurs du chemin de fer indien, et il y a des cadrans lumineux rouges qui appellent des numeros, et en plus les numeros se suivent : le bonheur !

Premiere epreuve : se procurer un numero. Ou est l'escargot -genre securite sociale ou guichet des assedic (a chacun ses references) ? On sourie un peu betement a la premiere personne venue qui tient un precieux ticket avec numero a la main dans
l'espoir qu'elle nous indiquera ou est l'escargot dont on ne trouve aucune trace apres une fouille minutieuse de la salle (qui nous vous le rappellons est bondee). Mais rien. Aucune aide ne vient spontanement, etrange dans un pays ou habituellement on ne peut rester 30 secondes l'air perdu sans qu'une joyeuse petite foule ne se forme pour vous aider ... mais ici on garde sa place et on ne quitte pas des yeux les numeros rouges ...

On finit par s'adresser a un monsieur un peu plus
detendu qui nous indique un guichet totalement anonyme cense distribuer les tickets de numeros. Et O joie, c'est le cas. Nous voici donc dotes d'un numero.
Un frisson nous parcours l'echine quand on realise que notre numero est le 824 et que les ecrans d'appel affichent peniblement un petit 589 !!! Avec juste 3 guichets ouverts sur 6 .... ca promet !

Pour patienter un peu, vient la seconde epreuve. Remplir le formulaire de reservation. Il ne suffit pas de dire au guichetier " bonjour, je voudrais aller a Thrissur". Non, trop facile. Il faut trouver d'abord le numero du train !?! on finit par y arriver, et on s'installe sur 2 chaises en attendant notre tour. Les numeros defilent doucement et a chaque appel, une personne bondit, tente de se faufiler ou d'enjamber les rangees pour atteindre le guichet.


(Et encore, ici c'est facile. A Bombay par exemple les guichets se trouvent au premier etage et la salle d'attente avec les cadrans lumineux qui affichent les numeros se trouve au rez de chaussee ... ce qui donne lieu a des courses effrennes avec vol de tongs dans les escaliers de la gare ...)

On patiente donc, ...
... jusqu'a COMPUTER FAILURE
(panne du systeme informatique )...

... plus rien ne bouge, donc quoi qu'on fait ? ben on s'en va dejeuner en ville ...
... retour 3 heures plus tard ... le numero 845 vient de passer .... dommage !!!



Mais bon c'est l'Inde, et en discutant un peu on nous laisse passer, et on sort victorieux avec notre billet ...3 jours plus tard, sur le quai de la gare, il suffit de monter dans le wagon, de trouver sa place, qui evidemment est occupee, mais a cote il y en a 2 autres libres que l'on prend, le controleur arrange tout ca, et le train peut demarrer dans la bonne humeur...

Des elephants, des elephants, des elephants partout !!!

Des jeunes, des vieux, des grands, des petits ...

65 en tout qui appartiennent au temple de Guruvajur (une annexe du tres celebre temple de Thrissur - ca ne vous dit rien, c'est normal).
Mais ici c'est une ville tres connue pour son festival du temple (pooram) qui se deroulera le 16 avril, et ou nous devrions etre.


Ce jour la, nos 65 pachydermes plus une serie de potes a eux (100 en tout), se retrouveront tout maquilles et carapaconnes pour faire le tour du temple.

Tout ce joli monde evoluera gracieusement dans une petarade monstrueuse, plus tambours, fanfares, et jeunes brahmanes juches sur leur dos avec des ombrelles, et tout et tout ... et sans panique s'il vous plait !


la chemise a carreaux est tres tendance au pays des elephants ...
En attendant ce grand rendez-vous de la pachydermie, nos  elephants se reposent a l'ombre ...

... et nous avec.