vendredi 4 mai 2012

Chronique d'une installation en Inde ...


pas vu ... mais surement pertinent ...
RetJ ont la joie de vous faire partager les meilleures étapes de leur installation en Inde ...


1er épisode : J à J + 9

Donc ...
... après l'obtention glorieuse et finalement sans encombre de leur visa de travail,  après un voyage de nuit sur Quatar airways long et réfrigérant, Rahul et Jerry ont foulé à nouveau la terre rouge du sous-continent indien ...
Nos deux héros hilares ont passé la douane triomphalement avec leur nouveau visa, visa qui leur permet d'entrer et sortir librement du pays sans tomber dans les affres de la paperasse administrative indienne. Aller et venir sans fournir des dossiers, des photos carrées, des copies certifiées conformes avec signature qui commence sur le papier puis finit sur la photo mais sans dépasser du cadre (minuscule le cadre - la signature devient une chose rabougrie et tremblotante pour ne surtout pas toucher les parois du cadre ...) .... entrer et sortir du pays librement pendant un an : la liberté au pays des éléphants ...

Mais ...
... ils ne se doutaient pas que l'horrible Mr Kumar, leur ennemi juré était encore à l'oeuvre ... menacant nos amis globe-trotters dans l'ombre de tous les bureaux obscurs de l'administration indienne, locaux poisseux, mal ventilés, encombrés de montagnes de papiers cornés liés entre eux par des ficelles, l'être malfaisant tissait sa toile juste au devant de leurs pas ...

8 heures du matin ...
Après une semaine d'adaptation à la chaleur locale,














après l'entrée dans la magnifique maison qu'il vont garder jusqu'au 10 juillet, 

la maison de Jose-Luis et Arlet que l'on garde jusqu'en juillet

Rahul et Jerry réalisent qu'il ne leur reste qu'une semaine pour se faire enregistrer par l'état indien ....

Faire enregistrer son visa, ça doit prendre une petite heure, pas plus non ????


Donc ...
... le jour choisi Rahul et Jerry se rendent en taxi au Bureau of immigration in India ...( 3ème étage dans un immeuble près de la gare routière de Pondicherry) : tout est sale, mystérieux, peintures oubliées sous les traces de pied (les indiens attendent dos au mur en posant un pied en appui contre le mur, pendant très longtemps, en téléphonant, en se nettoyant l'oreille avec l'ongle plus long de leur auriculaire). Les semelles de leurs tongs sont rouges de poussière ou de boue selon la météo, donc les murs aussi, ...

Arrivée au troisième étage - un bureau tout en long et étroit avec 6 chaises de jardin en plastique blanc (non pardon, rouge) pour que puissent patienter sous LE ventilateur les étrangers qui viennent manger le naan des indiens ...
Etrange sensation en miroir inversé de la bonne France de ces jours-ci ... mais Rahul et Jerry ne font pas de politique. Ils sont au dessus des "partis".


Bref ...

Le but est de passer dans la pièce d'à côté, après avoir reçu la bénédiction du fonctionnaire assis tout au fond de l'étroit bureau.
Première épreuve : Il faut d'abord s'enregistrer sur le registre de ceux ... qui veulent s'enregistrer !
... un éléphant passe .....
oui vous avez bien lu, ... et Rahul et Jerry s'éxécutent sans sourciller : ils doivent mettre leur nom et la raison de leur présence en ces lieux sur un regitre format A8 coupé en 2 dans la longueur (vous voyez ?) :
- "vous vous enregistrez pour quelle raison" ...
- "ben ... notre enregistrement !"
- "alors dans la case "purpose of the registration", just write "registration"
- "OK sir ..."

Ensuite ...
... il faut attendre ....
et soudain sans raison apparente (personne n'est entré ou sorti de la pièce voisine, aucun plateau de thé n'est arrivé, aucune alarme n'a sonné ... rien de particulier, aucun signal pour sortir de l'assoupissement qui gagne, rien du tout ...)

Pourtant ...
... l'officier qui officie ici appelle tout d'un coup et dit : 
-"You must fill this application on line and by paper and come with all others documents of this list ..."
- "Vous devez remplir cette demande en ligne et sur ​​papier et sont livrés avec tous les documents d'autres de cette liste ... "
(google traduction - Rahul et Jerry feront désormais appel à google traduction chaque fois que ce sera nécessaire ... c'est trop drôle !!!)

La liste comprend 14 documents à fournir, certains sont cochés, d'autres non.
- "just bring the documents with mark"
«juste apporter les documents portant la mention"



Trop facile pour Rahul et Jerry  L'inscription en ligne, c'est faisable. Et ils ont déjà tous ces documents. Heureusement car ceux qui ne sont pas cochés seraient plus difficiles à avoir ...












Donc retour le lendemain avec l'inscription en ligne (toute une aventure), les documents, ré-inscription sur le registre des demandes d'inscription, re-attente sur 2 des 6 chaises, et re-soudain du même fonctionnaire :
- " show me first your documents"
"Me montrent d'abord vos documents"

Rahul et Jerry s'éxécutent.
- "where are all these documents ?"
«Où sont tous ces documents?"
           (tiens là ça marche !?! merci google)
dit le soudain très zélé fonctionnaire, tout en glissant son doigt beurré (il vient de boire son thé au beurre) le long des documents non marqués ...

- vous avez dit seulement ceux qui sont marqués
- "no sir, all the documents, never say this, come back later with all documents, you have 7 more days to bring all, after you have to pay a fee, now you can leave sir, no need to wait, thank you sir, bye."
- "Non, monsieur, tous les documents, ne dites jamais cela de revenir plus tard avec tous les documentsvous avez plus de 7 jours pour apporter tout, après que vous ayez à payer une redevancemaintenant vous pouvez laisser monsieur, pas besoin d'attendre, je vous remercie monsieur, au revoir. "

Rahul et Jerry sont consternés, et quand ils lisent la liste des documents à fournir ils y reconnaissent tout de suite la griffe de l'ignoble Mr Kumar ...
Lui seul peut imaginer de demander à nos héros la copie de leur contrat de travail alors qu'il sait bien que l'ambassade de l'Inde à Paris a exigé de conserver l'original pour délivrer le visa,
Lui seul peut demander l'accord de la banque centrale indienne, alors que cet accord ne peut être obtenu qu'avec le certificat d'enregistrement pour lequel nos héros font actuellement la queue
Lui seul peut demander pour vous enregistrer des documents que l'on ne peut obtenir qu'une fois enregistré ....

Nos héros vont-ils réussir à être enregistrés par l'administration indienne ?
Ou vont-ils devenir des clandestins ???
à suivre ...

prochainement la visite de la belle maison ...


4 commentaires:

laurent a dit…

Ca me rappelle la fois ou j'ai voulu faire refaire ma carte d'identite dans un lieu recule du monde : Massy (15 km au sud de Paris, 2 autoroutes, 2 centres commerciaux, une cite crasseuse et une atmosphere polluee). Tout pareil, un soupcon de beur a la place du beurre en plus. Meme chronologie des evenements : 1ere visite pour avoir la liste des documents, 2e visite pour apprendre qu'il en fallait d'autres, 3e visite pour apprendre que les documents officiels n'ont pas de valeur et qu'il en faut d'autres parce que j'ai des origines douteuses outre-mediterraneennes... et... Non, pas de 4e visite car j'ai ecrit au maire en lui racontant tout par le menu et en terminant par les references des medias que j'annoncais contacter pour ma visite suivante. J'ai recu une belle lettre d'excuses. Entre-temps, j'ai demenage (fin de contrat de travail) et j'ai pu faire la nouvelle carte d'identite sans probleme a 300 km de la (toujours en France). Comme quoi, la precarite peut aussi avoir des avantages...

Ghys a dit…

et ben moi j'ai dû aller 3 fois au commissariat pour tenter de porter plainte entre hier et aujourd'hui (parce des salopards ont rempli mes serrures de super glu). Hier à 14 h on nous a demandé à ma voisine et moi de revenir parce que "nous n'avons plus de papier" !!! nous y sommes retournées vers 16h30 comme conseillé et là, on nous a dit qu'il y aurait entre 1h30 à 2 h d'attente... et cet après-midi, il y avait du papier ! j'ai patienté 2 h pour enfin obtenir mon dépôt de plainte. Bon les murs n'étaient pas rouges, ils devaient être blancs à l'origine, une grande vitre extérieure avait malheureusement rencontré un caillou sans doute et le beau gamin qui tapait à 2 doigts sur son clavier a tiqué sur mon lieu de naissance, "c'est où L'Hillil" ah ! il allait pas m'enquiquiner avec çà, j'ai répondu "Algérie" meu non, il n'a pas réagi ; c'est vrai que dans mon quartier c'est comme si j'y vivais toujours.
En tout cas en Inde, derrière "votre" fonctionnaire, y'en a du papier !!!

Uwe a dit…

J'ai déjà lu ça quelque part...

"C’était un long couloir d’où des portes grossièrement charpentées conduisaient aux diverses sections du grenier. Bien que la lumière n’arrivât pas directement, il ne faisait pas tout à fait noir ; certains compartiments, en effet, qui donnaient sur le couloir, comportaient de simples barrières de bois au lieu de cloisons de planches ; elles montaient, il est vrai, jusqu’au plafond ; c’est par là qu’entrait un peu de jour. On pouvait y voir des fonctionnaires en train d’écrire ou appuyés debout aux montants en train d’observer les gens dans le couloir (…) Ils donnaient l’impression d’être des gens très modestes. Ils étaient assis à intervalles quasi réguliers sur les deux rangées de longs bancs de bois installés de chaque côté du couloir (…) Aucun ne se tenait tout à fait droit ; le dos fléchi, les genoux pliés, ils avaient l’air de mendiants (…) Le soleil chauffe tellement la charpente du toit et le bois brûlant rend l’air si lourd et si épais, c’est pourquoi l’endroit ne se prête guère à l’installation des bureaux, quels que soient les grands avantages qu’il offre par ailleurs. Mais pour ce qui est de l’air, les jours où il y a beaucoup de monde, et c’est presque tous les jours, l’air est à peine respirable."

Qui d'autre que Monsieur K. a pu imaginer de tels scénarios ?

Phil (de Viols) a dit…

Attention les zaventuriers, un visa validé ne veut pas dire que l'on passe frontière à sa guise. Un collègue en provenance des US a été reconduit dans le prochain vol pour les US, sans même avoir eu le droit de rester en transit dans l'aéroport (il ne faisait que passer à Delhi pour aller au Bhoutan). Il était pourtant accompagné de son fidèle passeport orné d'un visa pour l'Inde valable dix ans et a entrées multiples !!!