lundi 22 avril 2013

le 2 sous des cartes


Pour mieux comprendre les aventures de Rahul & Jerry, il faut se pencher un peu sur des cartes ...

L'Inde
tout en bas a droite le Tamil Nadu (en jaune)
et perdu dans le Tamil Nadu, au bord de l'ocean : Pondichery









Un peu d'histoire et de geographie

Revisions ...

Quels etaient les comptoirs francais aux Z'Indes ? vous avez (presque !) tous oublie, c'est normal

Chandernagor, Mahe, Yanaon, Karikal et  ... Pondichery

Pondichery est aujourd’hui célèbre en Inde pour sa “French touch”.



Au terme d’une année à vivre en Tamoulie, R&J sont en mesure de vous offrir la carte des aventures de Rahul & Jerry, avec les peuplades qui habitent cette région.




pas a l'echelle, mais pas loin ...








La ville de Pondichery (en bas sur la carte):  un demi million d’habitants avec sa banlieue.
Au bord de l'ocean, il y a la vieille ville, divisée entre la ville blanche et la ville tamoule. L’ensemble est entouré par un boulevard très animé.
C’est dans ce centre ville qu’évoluent nos aventuriers du quotidien.





L’Ashram fondé par Sri Aurobindo se trouve dans la ville blanche. Des gens y viennent du monde entier pour vivre une experience spirituelle selon les enseignements d’Aurobindo. Toute une population y vit a l’année.
On peut dire sans exagérer qu’un tiers de la ville blanche appartient à l’Ashram. Leurs batiments gris sont reconnaissables partout : il y a l’ashram, le samadi (les tombes des fondateurs), la cantine de l’ashram, l’école, le collège, l’université, la fabrique d’encens, la fabrique de papiers, la pompe à essence de l’Ashram, les jardins de l’ashram, ….
C’est une ville dans la ville.




Dans la ville blanche on trouve aussi les restes de la présence francaise : belles maisons coloniales, églises, … et 4 institutions encore actives : le Consulat, le Lycee Francais, l’Alliance Francaise, et l’Institut francais de Pondichery













trouvez Rahul sur la photo ... cache derriere une banane ?

En quittant Pondichery vers Auroville, R&J traversent les villages de la péripherie (voir la balade sur le scooter de R&J). En majorité peuplés de musulmans, ils se logent entre la mer et la route principale. Tout y est mélangé : pêcheurs, artisans, commercants, mosquées, marchés, écoles, terrains de cricket … ou de pétanque, boucheries hallal … marchand de volailles, poissonnières, marchand de fruits et légumes favori de R&J, et autre fabricant de sacs en toile de jute “same but different” …







On longe l'ocean vers le nord et on arrive au carrefour d’Auroville Road. On rentre vers les terres, on passe devant chez Neela/Spice Bazaar, et là commence la cité utopique d’Auroville.
Coincée entre les villages tamouls en pleine urbanisation, Auroville se protège derrière sa ceinture verte (une très agréable foret) .
Auroville a été imaginée par “Mère” compagne spirituelle de Sri Aurobindo.  Depuis 1968, “la cite de l’aurore” s’est peuplée de près de 2000 personnes “les aurovilliens” autour de l’idéal de créer un homme nouveau.





Entre Pondichery et Auroville, c’est le domaine de tous ceux qui ne sont ni auroviliens ni pondichériens, ni ashramites, ni tamouls, ni touristes, mais qui bénéficient des avantages de l’ensemble. Entrepreneurs, oisifs, égarés, idéalistes, désabusés, amoureux de l’Inde ou aigris, on trouve de tout dans la péripherie, plus ou moins mélangé à la population tamoule.
C’est le domaine des péri-fouriens. Tendre appellation donnée par les aurovilliens à ces gens parce qu’ils ne “travaillent pas” (c’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité), et qu’ils vivent en péripherie, et profitent des avantages d’Auroville sans payer de contribution à la cité.
Ayant provisoirement cessé tout activité de business, R&J se retrouvent donc d’office integrés dans cette tribu, et cela leur convient plutôt…

La phrase des péri-fouriens “où est-ce qu’on mange ce soir ?”
Leur plat préféré : la sardinade





Les Aurovilliens …. Elite spirituelle auto-proclamée, elle est constituée d’autant de blancs que d’indiens (en majorité indiens du nord et non tamouls locaux). La nationalité étrangère la plus reprensentée est la Française. On trouve aussi de tout chez les auroviliens. Depuis celui qui vit tout seul dans sa hutte avec énergie eolienne, à celui qui vit dans une maison d’architecte avec bonne, jardinier et parfois chauffeur. Il y a des mystiques, des mystificateurs, et de vrais chefs d’entreprise. Une belle forêt, de beaux bâtiments, une plage privée, un centre de soins holistiques, des therapeutes en tout genre, et au milieu une grosse boule dorée pour la méditation : le matrimandir (temple de mère).
Les relations avec leurs voisins tamouls devienent difficiles, certains auroviliens n’aiment de toutes façons pas l’Inde et regrettent qu’Auroville ne soit pas au bord du lac Léman.
Quant à l’ideal spiritual et humain,  …
Leur phrase favorite :  “Mère n’aimerait pas que …”
Leur plat préféré : la salade de légumes bio au sel rose de l’Himalaya





Les tamouls des villages
Ils entourent Auroville, et étaient là avant, qu’on se le dise !!! 4000 d’entre eux travaillent à Auroville, dans les entreprises ou comme bonne ou jardinier, ou veilleur de nuit … Ils ont créé des commerces et des guest houses avec plus ou moins de bonheur.
Longtemps considérés comme des voisins bruyants et sales par les aurovilliens, et comme une main d’oeuvre pratique pour éviter les travaux difficiles et mieux se consacrer au yoga supramental … les tamouls prennent aujourd’hui leur revanche. Le prix du m2 flambe, et certains tamouls vendent leurs terrains à des touristes indiens qui affluent, entourant l’utopique auroville de résidences avec piscine (problèmes d’eau), routes gourdronnées,  lieux de consommation d’alcool voire de sexe ; laissant s’épanouir une certaine arrogance régionaliste, et une tendance mafieuse …
Leur phrase favorite :  “Vous ne comprenez pas la culture tamil…”
Leur plat préféré : du riz avec du riz




Les ashramites
Liés au projet de création d’Auroville par Mère qui était aussi le guide de l’ashram au décès de Sri Aurobindo, ils s’en sont éloignés suite à un rude affrontement avec les aurovilliens au moment où mère a “quitté son corps”. Retranchés derrière leurs murs, les ashramites se consacrent au yoga supramental et au développement de l’ashram. Ils ont l’air d’etre restés bloqués dans les années cinquante avec leurs uniformes et leur règlement intérieur draconien. Riches de l’énorme patrimoine immobilier de l’ashram, ils dispensent en francais un enseignement de haute qualité (10 gosses par classe …).
Les ashramites étant pour leur grande majorité issus d’Inde du Nord, on les distingue par la couleur claire de leur peau de la population tamoule de Pondichery. Les tamouls vivent mal la présence de l’ashram, et ne manquent aucune occasion de le lui faire savoir au moindre mécontentement social : l’essence augmente, c’est la faute au gouvernement de Dehli, qui est aux mains des indiens du nord, comme l'ashram, allez, hop, on caillasse l’ashram, … etc …
Leur phrase favorite :  “Mère a dit que …”
Leur plat préféré : la soupe de légumes claire





Les expats
La France maintient des services administratifs (consulat), culturels (alliance francaise), et d’éducation (lycée francais), donc pas mal de fonctionnaires au pouvoir d’achat décuplé par rapport à ce qu’il serait en métropole (3 fois le salaire, si on intègre le change euro/roupie, ils vivent comme des maharadjas …). A ces fonctionnaires s’ajoutent des retraités, des business men, certains installés depuis longtemps à “Pondy” comme on dit …. Tout cela a contribué à recréer une ambiance provinciale genre petite bourgeoisie de sous préfecture qui ne manque aucune “party” ou exposition à l’alliance francaise, et qui fait déposer les enfants à la piscine par le chauffeur. Sorte de reflet contemporain d’une colonisation passée, on imagine à quel point les tamouls apprécient (d’où les petites vengeances genre Mr Kumar et les visas qui sautent …)
Leur phrase favorite :  “Y’a qu’à …”
Leur plat préféré : le steak de boeuf et le pâté en croûte






Les Franco-pondicheriens
Tendrement appelés par les expats et les tamouls “noix de coco” (blanc dedans et noir dehors) …, ils sont soit des tamouls anciens fonctionnaires retraités de l’état francais, soit les enfants de ces mêmes personnes. Dans ce cas, ils sont souvent nés en France et y ont grandi. Ils bénéficient d’un visa permanent pour revenir en Inde prendre des vacances sur la terre de leurs ancêtres. Un peu le cul entre 2 chaises, certains reviennent quand même s’installer à Pondy pour fuir la morosité et les frimas de France.
Leur phrase favorite :  “Pondichery, c’est plus c’que c’était…”
Leur plat préféré : la spicy pizza


A cela s’ajoutent les touristes indiens, les touristes francais, les autres touristes, le reste de la population tamoule hindoue musulmane ou chretienne, les marchands du Cachemire, les immigrés népalais, les réfugiés tibetains, les étudiants africains de l’université, les membres des ONG, les gitans qui vendent des petits sacs colorés (rien que pour Isa), les chasseurs des tribus d’avant les indiens qui vendent du miel, les therapeutes, Lakshmi l’éléphante du temple, Mr Kumar et ses sbires, …

Vous savez maintenant tout du petit peuple de Pondichery et d’Auroville …
… c’est en Inde, mais ça n’est pas tout à fait l’Inde !!!

3 commentaires:

Laurent a dit…

Où sont les éléphants, les serpents, les singes, les araignées, les blattes et les centres de téléappel ? Pas d'usine de société phramaceutique produisant des trucs chers pour occidentaux confectionnés à bas coût en salopant l'environnement sans vergogne ? Mais il y a peut-être largement assez pour que le quotidien soit invivable. Dire qu'ici c'est déjà pas la joie avec simplement des basques et des béarnais...

MIMI a dit…

Je suis toujours très heureuse de vous lire car je m'évade un peu de cette morosité française......
J'ai hâte de vous revoir. A bientôt.

Anonyme a dit…

essayez VARANASI, , ce sera poussiere, klaxon, poubelles partout mais toujours des sourires et un vrai accueil et je suis sure que vous aurez de belles choses à raconter malgré tout ! Amitiés. Françoise