mercredi 9 avril 2014

Bye Bye BENARES


Il est temps pour nos deux aventuriers (trois avec leur amie Chantal) de quitter Benares/Varanasi pour cette année. De prendre congé de la Rahul Guest House, des ghâts, de clore pour un temps le régime Kesar Pista Ice Cream, de dire au revoir aux garçons de Ramnagar, à Sylvia, à Das, à Ricky ...

Mais avant de se lancer à nouveau dans l'aventure vers Calcutta, une petite dernière pour la route ...

Les indiens ont inventé la file indienne
et souvent on les voit sagement faire la queue à un guichet ventre contre dos ...

Parfois, arrivé devant le guichet, ça bouscule un peu, et des bras avec des billets au bout se tendent par le trou du guichet ...

Mais dans l'ensemble, ça se passe bien vu le nombre de participants ...


Pourtant, un mal mystérieux frappe nombre d'entre eux : le "jedoisilfautjeveuxpasserabsolument" ...

Pour exemple, sur le trajet de retour depuis le centre de Ramnagar ...

Rahul Jerry et Sylvia décident de finir leur trajet retour dans les rues de Bénarès en prenant un vélo-rickshaw, ou plutôt deux vélo-rickshaw ... un pour Sylvia et un pour nos deux héros
Evidemment le chauffeur de Sylvia a beaucoup plus de chance que celui qui va devoir tracter les 140 kilos (et non pas 180 comme certains pourraient insinuer ...) de nos deux aventuriers ...
Mais les "pédaleurs-chauffeurs" sont tous les deux jeunes, sveltes, souriants ... et c'est parti

Evidemment le véhicule de Sylvia prend un peu d'avance dans les montées, vite rattrapé dans les descentes par celui lourdement chargé de RetJ ... Ca file dans les rues, ça joue de la sonnette, ça secoue un peu .... et puis tout d'un coup arrêt brutal !!!

Travaux !!!
La rue déjà pas très large est encombrée sur la droite d'un énorme tas de pierres.
Il ne reste qu'un passage étroit à gauche le long d'un mur ...
Un auto-rickshaw a un peu de mal à s'extraire, et donc la circulation est arrêtée.
Derrière l'autorickshaw il y a le velorickshaw de Sylvia totalement immobilisé, puis celui de R et J.
En sens inverse pas moyen de passer, les gens attendent. Disons que le goulet d'étranglement se situe au niveau du garde-boue du vélorickshaw de Sylvia. Il y a une trentaine de centimètres entre la roue et le mur ....

Arrive un monsieur ventripotent, visiblement atteint d'une forme grave du "jedoisilfautjeveuxpasserabsolument" ....
Il arrive depuis le fond de la rue, écarte les gens devant lui, et se présente face au vélorickshaw de Sylvia .... tout le monde se dit "non, il ne va pas le faire ...."
et si, il le fait, il décide de passer
quelle urgence absolue le pousse à passer en force ... ???
toujours est-il qu'il s'engage entre la roue du vélorickshaw et le mur
il passe d'abord la tête, un bras, et puis et puis, une jambe ... et le reste ne veut pas suivre ... pas moyen ... ça ne passe pas ...
tout le monde se dit "bien essayé mon gars, mais c'est trop étroit, il faut reculer ..."
et bien non, car la personne atteinte du jedoisilfautjeveuxpasserabsolument ne peut plus reculer, et cède à une espèce de panique .. le monsieur s'agite, souffle et pousse de plus en plus en prenant appui sur le garde boue ... ça ne passe toujours pas ... son regard tient de celui de la poule qui doit qui veut traverser la route devant votre scooter juste au dernier moment ....
les quolibets commencent à fuser en Hindi, et tout le monde se marre
ce qui a bien sûr pour conséquence que le monsieur pousse encore plus fort pour passer
dans l'action son corps s'est déséquilibré et il est maintenant quasiment à l'horizontale, avec juste la pointe d'un pied posée au sol ... en fait il ne peut plus ni avancer, ni reculer ....
oui mais jedoisilfautjeveuxpasserabsolument

Il faudra l'intervention des gens derrière lui pour le tirer en arrière et le dégager du piège mortel (avec la panique il commencait à étouffer) ...

La circulation reprend son cours, la file de RetJ s'ébranle (sic ...) le vélorickshaw de Sylvia se dégage et celui de RetJ passe à hauteur du monsieur jedoisilfautjeveuxpasserabsolument : il est complètement hagard, ébouriffé, et haletant ... un homme plus agé lui prodigue des conseils pour éviter à l'avenir une telle mésaventure

Le phénomène se reproduit à plus grande échelle aux passages à niveau


Quand les barrières sont baissées, on pourrait espérer que chacun attende dans sa file que les barrières se relèvent ...  pas du tout .... tout le monde vient s'entasser contre les barrières sur plusieurs files de chaque côté de la barrière, car c'est bien connu, tous les chauffeurs de bus, de camion, de taxis, de motos, sont atteints de jedoisilfautjeveuxpasserabsolument
Evidemment quand les barrières se lèvent, tout le monde s'avance face à face de chaque côté, ... et c'est disons un peu long à se débloquer,


Mais Rahul et Jerry disent aux indiens, "ne changez rien, on aime trop ça ...."




A bientôt Bénarès



en route pour la gare de Mughal Sarai
où Rahul, Jerry et Chantal
vont prendre leur train vers Calcutta ...




....  à la gare, où une surprise les attend ....




2 commentaires:

henri a dit…

J'ai vu le poisson d'avril !

flolachâtelaine a dit…

C'est merveilleux comme parfois c'est là comme une évidence que tous les hommes sont frères.
A la fois si loin et si proche des cestmoileplusfortquirouleleplusvite de nos belles contrées bucorhodaniennes et autres ...
Flolachâtelaine.