mardi 20 novembre 2012

Contretemps ...

Résumé des épisodes précédents ... 

Chronique d'un non enregistrement

Depuis maintenant 6 mois, R et J harcèlent les officiers d'immigration que sont Mr Kumar, puis Mr Rajiv pour enfin être enregistrés.
Il ne suffit pas d'avoir un visa de travail pour s'installer en Inde, encore faut-il être enregistré sur place par les services de l'immigration, qui répondent au doux nom de RRO.



Au bout de 6 mois, enfin, il apparait que le cas R et J pose problème :
- certes leur visa de travail a été délivré par l'Ambassade de l'Inde à Paris
- mais le fait qu'ils soient à la fois propriétaires de la société et employés ne plait pas du tout aux Kumar-Rajiv ... certes en France ça peut paraitre étonnant comme montage, ... mais en Inde c'est tout à fait possible, et ça n'a choqué ni l'ambassade qui délivre les visas, ni l'expert comptable local.
Mais ici ça choque à Pondichéry, ça agace.

...  Et ils ne vont pas laisser passer l'occasion de clouer le bec à deux blancs (les relations Tamoul/Blanc sont un peu tendues parfois en cette bonne ville de Pondichéry, ... dommage) ...

Donc, pour commencer, ils ne donnent pas de réponse, demandent des délais, bottent en touche, parce qu'en fait, ils ne savent pas vraiment quoi dire ou faire.
Après, comme il faut bien un jour en donner une, et que c'est très désagréable de paraitre incompétent, ils donnent une réponse radicale et définitive : c'est NON ! vous ne pouvez pas être patron et salarié à la fois, vous ne pouvez pas toucher des profits et un salaire, vous avez eu ce visa par erreur, rentrez en France et changez en ! et vite ...
... non vous ne pouvez pas rester jusqu'au mois de mars ... sinon vous courrez le risque d'une expulsion pure et simple ... amenez nous un billet d'avion de retour ... et au revoir !

Drôle de sentiment qu'il y a 2 Indes, une à Paris, une à Pondy, qui n'obéissent pas aux mêmes lois ....
Sentiment de la toute puissance et toute-bêtise des fonctionnaires indiens qui humilient tous les jours le peuple indien, obligé de donner un billet même pour juste obtenir un certicat de décès, une ligne téléphonique, une carte de bus pour les gosses ...
Les Indiens commencent à fatiguer de cette petite corruption de tous les jours, qui n'est que le pendant de la très grande qui sévit autour de la classe politique.

Manifestations, grèves de la faim, se multiplient contre ce "cancer" qui ronge la société et l'économie indienne.
Il y a même un site internet qui recueille les témoignages de cas de corruption ordinaire :
http://www.ipaidabribe.com

La croissance indienne a chuté de 10% à 5% en quelques mois, les investisseurs hésitent voire s'en vont  ... la mousson est sèche ... le scooter est en panne .. et il y a encore une coupure de courant ... mais où va l'Inde, se demandent R et J ???

En tout cas, R and J savent où ils vont dès samedi ... en FRANCE !!!

Kumar, Rajiv et cie sont décidement redoutables,
Ils ont gagné la première manche ...
Rahul and Jerry doivent rentrer en France fissa, sous peine de représailles ...

... pour mieux revenir bientôt ... 
R et J n'ont pas dit leur dernier mot
très concrètement arrivée à Nice samedi 24 novembre à 12h40
Retour espéré in India autour du 18 décembre ....
 ... avec un beau visa tout neuf ...

;)





mercredi 14 novembre 2012

Festin de Diwali




Rahul et Jerry vous souhaitent à tous un HAPPY DIWALI

Diwali c'est le nouvel an Hindou
mais c'est devenu une fête pour tous les indiens ...

on se fait des petits cadeaux
on se souhaite plein de bonnes choses pour l'année à venir

C'est la fête des lumières ...
on allume de petites lampes à huiles dans les maisons ...




... et de plus en plus
c'est la fête des pétards ...






Ce qui fait de Diwali une fête très bruyante, surtout le dernier soir où il faut écouler le stock de pétards .
C'est aussi une fête assez meurtrière, en quelques lectures de journaux, R et J ont recensé une quarantaine de morts suite à explosion de stocks d'explosifs ou d'échoppes de vente de pétards.
Les hôpitaux se remplissent d'enfants blessés au yeux ou aux mains ...
mais bon, c'est la fête !!!

..

Le pétard Lakshmi, une référence en matière d'explosifs ...
Lakshmi est la déesse de la prospérité, de la fortune ...
on l'honore particulièrement pour la fête de Diwali
pour avoir des sous toute l'année ...
Pour Diwali, on s'offre aussi des boîtes de friandises.
Les friandises sont succulentes,
et les boîtes extrêmement décorées,
totalement "kitch" ... très travaillées.
nos boîtes de chocolat de Noël sont pauvres et tristounettes à côté





Pour fêter Diwali
et l'arrivée de la nouvelle année hindoue
R&J ont décidé de s'offrir un festin
à Chennai

R et J connaissent maintenant Chennai comme leur poche (ou presque)
grâce à la formation intensive offerte par Harsh
leur guide local préféré

ils quittent leur hôtel "Orchid Inns"
et slaloment entre les voitures, les motos, les pétards, les feux de Bengale, ...
jusqu'au Mall Express Avenue


un Mall (pronocer Molle) c'est un grand centre commercial moderne, ici c'est plutôt un gigantesque centre commercial avec des centaines de boutiques (Nike, Adidas, Celio, HetM, Nokia, ... ça vous dit quelque chose , non ?), 7 salles de cinéma, un "food court" (prononcer foude corte, un espace bouffe) qui occupe tout le dernier étage.
Un food court c'est une immense salle de restaurant commune, bordée de comptoirs qui sont autant d'offres de resto différentes ... on va commander au comptoir et on s'assoit où on veut (où on peut) dans la salle.

Ce monsieur n'est pas Harsh ...
On voit ainsi des tablées où papa mange sa masala dosa, fiston son hamburger, et maman ses nouilles chinoises, achetées dans 3 restos différents.


Le food court de Express Avenue compte 99 restaurants rapides différents 
(dont un consacré aux oeufs ...)

et 1 seul vrai resto avec sa propre salle : 
Rajdhani


Rajdhani, c'est un restaurant de cuisine du Rajasthan
Son principe (et son succès) c'est un menu unique, pour un prix unique,
comme à la ferme auberge (remember ...)
on s'assoit à une table selon l'indication du maître de salle,
les thalis vides sont déjà en place.
les serveurs vont venir à tour de rôle remplir les petits katoris (bols) disposés sur le thali


Ce qui est ébouriffant chez Rajdhani,
c'est le nombre de plats servis.
pour le spécial Diwali de Rahul et Jerry, il y avait :
une boisson de bienvenue, safran shorbat (le verre jaune)
un verre de lassi,
2 katoris de chaat (spécialité du rajasthan : indescriptible mais fameux)
8 apetizers (salade tomate, samossa, chutneys, ...)
4 légumes cuisinés,
4 currys,
1 dal,
4 riz différents,
4 desserts,
5 pains ou beignets

Soit plus d'une trentaine de mets différents,
100% vegetarien,
le tout à volonté
c'est le client qui décide quand la satiété est arrivée.
Et ça va très vite,
les serveurs, en livrée rajastani, virevoltent,
chacun ayant sa spécialité : celui qui porte le riz, celui qui porte les pains, celui qui porte les chaat, ...
ils relancent constamment le client,
sous les ordres muets de chefs d'orchestre 
qui agitent les bras avec des signes de mains précis 
indiquant la table concernée et le met à apporter ..;
parmi les serveurs, il y a celui qui lave les mains avant et après avec une aiguière d'eau à la rose, 
et celui chargé des chapatis qu'il arrose de beurre liquide (ghee) au dessus de votre thali 
(en faisant voler quelques gouttes de ci de là, ...)

il y avait ce soir là 20 personnes en salle
et 28 personnes en cuisine
pour une salle constamment pleine de 100 couverts.

pour en savoir plus ou réserver une table : www.rajdhani.co.in


 Le menu Spécial Diwali : 399 roupies, soit 5,70 euros
eau minérale incluse

C'est beau, c'est bon, R et J recommandent Rajdhani, 
C'est super même en dehors de Diwali ...
n'est ce pas Adrien ... ?

Glamorous India ...








Film publicitaire pour les 18 ans du journal Bombay Times et le lancement d'un supplément "glamour".

Quelques métiers typiques de Bombay ... la poissonnière, le livreur de gaz, le conducteur d'auto-rickshaw, et le dabbawala (qui livre les repas dans tout Bombay avec son vélo) ...

On peut rêver ...
... d'ailleurs on va aller tout de suite commander du gaz !!!

jeudi 8 novembre 2012

Exercice littéraire ...


Voici 4 photos prises pendant une visite au marché de Pondichéry par Rahul et Jerry ...






















1ère version :
Après avoir repéré cette incroyable paire de tongs sur le marché, R et J prennent un moment de réflexion chez un glacier de Pondichéry avant de reprendre le bus.
Force est de constater que la photo sur le menu n'est pas contractuelle ...

2 ème version :
Contrairement aux apparences, ce ne sont pas des palettes à glace, mais des tongues réservées à la caste des informatiens de Bangalore, la Silicon Valley indienne, vers où R et J se dirigent en bus de luxe, non sans avoir au préalable lesté leurs estomacs chez le célèbre glacier Asoka ...

3 ème version
En cherchant un point internet on a trouvé des tongs
En cherchant de la peinture, on a trouvé des glaces
En cherchant un bus, on a trouvé un menu

4ème version
Jerry a vomi toute sa glace sur les tongs de son voisin de bus, qui n'a même pas demandé le menu !

5ème version
Commandez vos glaces chez Asoka depuis votre tong clavier, vous serez livré par bus express !!!

6ème version
 .... à vous de jouer !!! ...

Participez à notre grand jeu littéraire de la rentrée ...
Ecrivez votre propre version ...
et publiez la dans les commentaires ci-dessous (si le système "blog" vous laisse faire, bien sur)
Le gagnant pourra venir retirer son poids en glaces chez Asoka à Pondichéry (en tongs, en bus et sans consulter le menu)
On attend ...

Droit de Réponse

Ceci est un droit de réponse de MR Rajiv et de Mr Kumar, officiers du service d'enregistrement des étrangers à Pondichéry.



Mesdames, Messieurs les lectrices et lecteurs des aventures de Rahul et Jerry en Inde,

Nous sommes deux honnêtes fonctionnaires de l'Etat Indien qui remplissent correctement leur devoir.
Sachez que travailler avec des étrangers n'est pas toujours facile. Ils ont souvent très mauvais caractère, parlent très mal anglais, affichent un mépris pour l'état de nos locaux où il pleut du plafond pendant la mousson, veulent être servis vite, nous employons le mot "servis" volontairement. 
C'est un service d'autant plus difficile qu'il est très délicat de demander à des étrangers de satisfaire à cette coutume locale qui veut qu'en glissant un billet dans le formulaire de demande, les choses vont plus vite, et tout se passe mieux. Nous avons beau regarder le plafond, essayer tous les branchements de notre imprimante (qui est défectueuse depuis longtemps), avoir un sourire entendu, non, rien n'y fait, les étrangers ne comprennent pas qu'il suffirait d'un petit billet pour que tout ... non au lieu de cela ils s'énervent, et se fâchent, et nous devons leur demander de revenir next monday.
Hélas pour nous, nous sommes le seul service incorruptible de toute l'Inde.

Aussi nous sommes choqués des propos tenus par Mr Rahul et Mr Jerry.
Nous avons toujours fait preuve de bienveillance envers eux, et ils nous sont même sympathiques.
Ils avaient de toute façon prévu de rentrer en France en avril, ils auront juste un peu d'avance ! Ca les changera d'ici où les choses ont plutôt tendance à avoir un peu de retard ...
Et puis ils auront un beau visa tout neuf pour le mois de juin ... qui ne les dispensera pas de venir s'enregistrer dans nos services ...   et ainsi nous faire une petite visite  :)

Sachez Mesdames Messieurs qu'un visa est le fruit d'un accord entre 2 pays, sur la base d'une réciprocité minimale.
Ainsi pour vous, futurs touristes français qui allez venir visiter vos amis Rahul et Jerry très prochainement à Pondichéry, l'Ambassade de l'Inde vous octroira un visa de 6 mois, sans conditions, pour un coût de 70 euros, en 2 semaines environ.

Pour les amis indiens de vos amis, Harsh, Roshan, John, et les autres, qui veulent venir visiter votre beau pays, l'état français demande pour un simple visa touriste de 3 mois :
- la copie d'une réservation d'hôtel
- ou s'ils sont hébergés chez des amis en France, chez vous par exemple : 
vos 3 derniers avis d'imposition, 
vos 3 derniers bulletins de salaire, 
vos 3 derniers relevés bancaires, 
votre CDI, 
une facture edf, 
copie de votre livret de famille si vous en avez un, 
+ un formulaire "d'hébergement" rempli par vos soins en mairie.
- à cela ils ajouteront leurs propres relevés bancaires, 
- attestation d'impots, 
- et une attestation d'assurance de rapatriement.
Le coût est de 4200 roupies (60 euros) : une somme !!! pour un indien moyen (un mois de loyer environ pour un 2 pièces à Pondichéry)
                                                                             (source : consulat de France de Pondichéry)

Tout cela pour un visa "touriste", qui de plus est très souvent refusé si le demandeur n'est pas marié, avec enfants, et doté d'un travail bien rémunéré en Inde (malheureusement véridique NDLR).

Alors de quel côté ils sont les bureaucrates tatillons ???

Best Regards

Mr Rajiv et  Mr Kumar




mardi 6 novembre 2012

Le Tamil Style


Un peu de bonne humeur après les sinistres épisodes bureaucratiques précedents ...

La vie continue ...
toujours aussi palpitante !

Aujourd'hui Rahul et Jerry vous emmènent au cinéma !!!

Vous connaissez à peu près tous et toutes le cinéma dit de "Bollywood ...". Cinéma national indien, quoique produit à Bombay, et parlé, chanté, dansé, miaulé, en Hindi (avec de plus en plus d'anglais).

Et bien le Tamil Nadu, "pays des Tamouls" où nous vivons, a son propre cinéma (comme beaucoup d'états en Inde d'aileurs !), en langue locale : le Tamil !
Le cinéma produit à Chennai, capitale du Tamil Nadu, s'appelle le cinéma KOLLYWOOD
C'est un cinéma largement subventionné par le gouvernement tamoul, ou plus exactement, l'ancien Chief Minister inamovible de l'état a créé un monopole privé sur le cinéma et la TV autour d'une ou deux sociétés appartenant à lui ou à son fils (qui répond au doux nom de Stalin, on n'invente rien !).

Donc presque tout ce qui se produit au Tamil Nadu en matière de cinéma a la même saveur, les mêmes recettes, les mêmes effets comiques, les mêmes bruits de baffes,  les mêmes explosions excessives, les mêmes cascades lourdingues, les mêmes ralentis laborieux, les mêmes gros plans à effet dramatique, ... bref c'est un peu toujours le même film, réactualisé selon les modes du moment, avec un peu plus de sang et de nudité (relative) aujourd'hui.
Evidemment il y a quelques exceptions, et quelques bons films, dépassant les 3 heures quinze ...

Les films tamouls ont envahi les écrans de TV, les écrans de TV ont envahi les quais de gare, les wagons climatisés, les "super deluxe bus", certains cafés modernes et branchés, ... les radios diffusent les chansons des films ... on en vient donc très vite à haïr le cinéma tamoul !!!
R&J suggèrent d'ailleurs d'équiper les salles d'attente des médecins d'écrans diffusant les derniers films tamouls, peut être aussi les supermarchés, les plages, les carrefours, les postes de police, les salles de massages ayurvédique, et surtout, surtout, la salle d'attente du service de FOREIGN REGISTRATION de l'immonde MR Rajiv ou Kumar, bande de fumiers, nos visas !!! ....
Oups, on s'égare ... sorry, sorry.

Le Tamil Nadu a donc son cinéma, et ses stars !!!

Une des plus grandes est RAJNIKANTH !
Ce n'est pas le meilleur acteur (il est nul), mais son origine modeste a sans doute contribué à sa formidable popularité.
C'est un des acteurs les mieux payés du cinéma asiatique, juste après Jackie Chan.







Rajnikanth a aujourd'hui 63 ans, mais il se produit toujours dans des films avec plus ou moins de bonheur.
Rien ne lui fait peur, il ose tout et n'importe quoi : couleurs, perruques, choregraphies pataudes, ...
Il reste adulé par le public tamoul.

En exclusivité, R et J vous offrent ce petit montage réalisé par un fan de Rajini, sur la bande son du désormais célèbre Gangnam Style ...
A vous de juger sur pièce les talents du monsieur ... 


... et même si en France c'est la crise, continuez à aller au cinéma ....  :)

vendredi 2 novembre 2012

Freedom for Rahul & Jerry : retour à la case départ ...



Nous sommes repassés "next monday" voir M. Rajiv,

on nous a dit, vous serez enregistrés le 1er novembre,

en attendant allez payer la pénalité de retard

(vous avez bien lu, ils ont mis 6 mois à nous répondre, ... mais ...),


le november 2,

nous sommes revenus,

en ayant payé la pénalité,

Mr Rajiv nous a reçus,

avec la réponse de Chennai,

verdict ...

"vous devez changer de visa,
retournez en France,
et revenez avec le bon visa (visa business) ... "

"OK Mister Rajiv,
mais comment qu'on fait pour sortir du territoire ? "

"Vous prenez l'avion ! "
(véridique)

"Mais on n'a pas le droit de sortir du territoire !"

"Pourquoi ? "

"Parce que nous ne sommes pas enregistrés ! "

"Ah oui ! mais ça ce n'est pas un problème
on va vous enregistrer
le jour où vous me porterez un billet de vol retour pour la France ... "

"Quand doit on vous le porter ? "

"Euh ... "

"Notre visa est valable jusqu'au 27 mars !!! "

 "OUH la la, mais c'est très tard ça ...
je vais demander à Chennai si vous pouvez rester jusque là ...
au fait, vous ne m'avez pas donné votre téléphone !"

"pourtant vous nous avez déjà appelés ..."

"non, non,"

"si, si "

de toutes façons, cher Mr Rajiv, on restera en Inde jusqu'à la fin de notre visa
que ça leur plaise ou non
(sinon on se réfugie au consulat !)
une chose est sure, en mars, ils ne nous le renouvelleront pas !
Donc on suivra leur conseil,
on rentrera en France fin mars,
et on reviendra plus tard avec un beau visa business

donc, chers lecteurs,
Rahul et Jerry seront de retour en France le 28 mars au plus tard

En attendant, nous restons dans ce merveilleux pays où nous ne sommes pas,
mais que nous ne pouvons pour autant quitter puisque nous n'y sommes jamais entrés,
Incredible India, où on nous téléphone sans nous avoir appelés,
où l'on a mis trop de temps à faire quelque chose que l'on a jamais fait,
peut-on etre en retard de n'avoir rien fait ?
ou peut-on ne rien faire mais sans etre à l'heure ?
Peut-on faire mal quelque chose que l'on ne fait pas ?

Peut-on se réfugier au consulat français dans un pays où l'on n'est pas ?

Peut-on avoir mis trop de temps à faire un enregistrement qui n'a jamais existé 
dans un pays ou l'on n'est pas ?

M. Rajiv, grand régent du collège de chronopathologie en pataphysique ?




La pataphysique est une « science des solutions imaginaires».
Le terme est créé par l’écrivain Alfred Jarry qui la définit comme une « science qui accorde symboliquement aux linéaments (Premiers traits caractéristiques d'une chose, d'un processus en développement) les propriétés des objets décrits par leur virtualité. »

"Le pataphysicien observe le monde d’une manière particulière, par exemple, au lieu d’énoncer la loi de la chute des corps vers un centre, le pataphysicien préférera celle de l’ascension du vide vers une périphérie."

samedi 20 octobre 2012

FREEDOM FOR RAHUL & JERRY


Chronique d'une installation en Inde ...  la suite

5 mois se sont écoulés depuis ce jour de mai où R et J ont déposé sur le bureau de l'ignoble Mr Kumar tous les documents nécessaires à leur enregistrement ...

vous pouvez vous rememorer les premiers pas de nos heros dans les bureaux du service d'enregistrement des etrangers (RRO) en cliquant sur :


L'enregistrement est une formalite obligatoire qui devait prendre tout au plus une semaine ...

Pourtant, meme apres 3 visites infructueuses lors desquelles Mr Kumar tenait toujours le meme discours  :
come back in 1 month Sir, we'll call you, don't worry ... 
revenez dans 1 mois, Monsieur, nous vous appelerons, ne vous inquietez pas ...

R et J ont decide debut octobre de prendre l'elephant par les defenses, 
et de mener une operation "I WANT AN ANSWER, NOW !!! / je veux une reponse tout de suite ... dans les bureaux du RRO !

Arrives sur place, premiere bonne surprise : l'ignoble monsieur Kumar n'est plus la !!! ... youpie !!!

Il est remplace par Mr Rajiv, un type glacial, mais qui a la delicatesse de ne pas lire le journal pendant que vous lui parlez ... (comme le faisait Kumar). Il a juste un defaut de prononciation, genre "samossa brulant dans la bouche" qui ne facilite pas la comprehension de son Indglish ...

Deuxieme bonne surprise, l''homme est DESOLE d'un tel delai, il ne comprend pas, il va se renseigner aupres de sa hierarchie, et promet de faire de son mieux ; d'autant plus que R et J lui expliquent qu'ils envisagent un sejour en France en novembre ... il ne reste que quelques jours !?!
"Don't worry, come back next monday !"
"Ne vous inquietez pas, revenez lundi prochain"


Le next monday, R et J se rendent dans le bureau de monsieur Rajiv.
Premiere mauvaise surprise,  le monsieur est embarasse puisqu'il est evident qu'il n'a encore rien fait ...
"Come back next monday !"

et ce brave Rajiv souleve en souriant un nouveau probleme ...
"You see, you are not registred, so you are not allowed to leave India" (transcription hors samossa brulant dans la bouche ...)

ce qu'il faut comprendre, et c'est la deuxieme mauvaise surprise : "vous n'etes pas enregistres, c'est totalement de notre faute, et en attendant vous n'avez pas le droit de quitter le territoire indien, meme pour aller en France, et nous ne savons absolument pas quand vous serez enregistres, ni meme si vous le serez un jour, et ca me fait marrer"
...

Mr Rajiv s'avere etre un clone de l'ignoble Mr Kumar ... ca n'est finalement pas une surprise :(


Voila ou nous en sommes aujourd'hui

prisonniers de l'Inde

elle est bonne, celle-la non ?

pas vraiment dedans, mais pas autorises a etre dehors


INCREDIBLE INDIA !!!


Heureusement la cage n'est pas si terrible que ca ...
mais c'est une cage !!!

Face a la STUPEUR,
                           puis MAUVAISE HUMEUR,
                                                                 puis IRE de RAHUL,
                                                                                         puis APRE NEGOCIATION de JERRY,
Mr Rajiv promet d'obtenir une reponse rapide, nous demande de ne contacter personne d'autre (?), de "stop say wrong things ("cesser de dire de mauvaises choses"), and you can leave now ! (vous pouvez partir maintenant !) , accompagnant la parole par un geste du menton en direction de la porte, qui est restee ouverte pendant tout l'entretien
manie de l'administration indienne de recevoir les gens porte ouverte, voire au milieu du couloir, 
en prenant bien soin de ne menager aucune intimite, aucune discretion 
- les medecins font de meme lors des consultations ...

3 jours plus tard, a nouveau une bonne surprise, R et J ont recu un coup de fil du RRO (enfin !!!) leur demandant de passer ... next monday bien sur ... au sujet de leur enregistrement ...

suspense ...
alors ...
bonne ou mauvaise surprise ?

Cool Jerk






à suivre ...

vendredi 19 octobre 2012

BOUM !!!


Chronique du quotidien en Inde
ou
"ils sont formidables ces indiens..."

Aujourd'hui, Rahul et Jerry apprennent a changer une bouteille de gaz avec leur voisin plombier Lakshmennem, souriant et toujours pret a rendre service.

Lakshmennem au travail
Bouteille de gaz vide

Comme en France la bouteille de gaz est un cylindre de metal avec une poignee et un orifice dote d'un joint. Elle contient un gaz sous pression fort explosif qui permet lorsqu'il brule de facon maitrisee de cuire les aliments et faire du bon miam.

Quand la bouteille (rouge) est vide, on la change.
Ce qui se produit toujours a un moment crucial ...
comme vous vous pouvez vous en douter ...


On va chercher la bouteille pleine que l'on est alle prudemment acheter d'avance chez le fournisseur, le meme que celui qui a fourni la precedente bouteille. On est alle cherche cette bouteille ... en scooter bien entendu ... le fournisseur est a 5 kilometres ... vive le scooter-citerne !!!
Rahul et Jerry sont desormais passes au niveau 3 du jeu "GTA Indian Traffic" sur Playstation 8...

Il ne faut pas aller chercher sa bouteille n'importe ou, on est lie par le contrat de location de la bouteille. Le gaz, c'est une affaire tres serieuse en Inde.

Donc on enleve la bouteille vide, et on tente de connecter le detenteur universel (bleu) sur la nouvelle bouteille.
La conception vedique de l'universel continue de nous echapper a nous occidentaux materialistes, puisque le dentendeur universel ne rentre pas sur la bouteille neuve. Ou plutot, il flotte dessus.
Resultat, quand on ouvre le gaz sur la bouteille, il se repand dans la piece au lieu de rejoindre le bruleur de la gaziniere ...

"Le gaz part" (elle est bonne, hein !!!), s'ecrie Jerry
"et l'eau bue eclate" rajoute Rahul
"Vite, il faut aller chercher Lakshmennem, lui seul peut nous aider .... !!!"


Lakshmennem sourit calmement et demande une paire de pinces

"Not the same cylinder !"
("ca n'est pas le meme type de bouteille" ... ) pourtant en apparence elles sont identiques ...
Effectivement l'une a un orifice plus large que l'autre ...

Lakshmennem commence a triturer l'orifice de la vieille bouteille et en sort un joint noir.
Il fait de meme sur la nouvelle bouteille.

Il echange les joints, connecte le detenteur ...

"OK, open the gaz ..."

Apparemment pas de fuite

Alors, Lakshmennem se saisit du briquet qui a naturellement sa place a cote de la gaziniere.


L'espace d'une demi-seconde Rahul et Jerry sont pris comme d'un doute, d'une inquietude ...
"il ne va tout de meme pas ..."

Si, Si, il va
il saisit le briquet, l'allume et approche la flamme du detenteur pour verifier si il n'y aurait pas encore une fuite de gaz ...
 Le tout avec son indefectible sourire plein de dents toutes blanches

Les jambes de nos amis flagolent un peu, et meme Lakshmennem est surpris lorsqu'une pettie flamme bleue tres bruyante sort du detendeur

"oohhh, nous dit Laksnmennem, some gaz ..."

"oui, oui, c'est ca, ... some gaz ..."

La bouteille n'explose pas, et laisse le loisir a Lakshmennem de diagnostiquer le probleme ; il y a encore une petite fuite au niveau du tuyau orange de raccordement a la gaziniere ...

le Raccord Parfait

Comment fait-on en Inde pour qu'un tuyau plastique adhere bien a son support en metal ... hein, comment on fait ...??
Ben tout simplement, on le chauffe !!!!
Et Lakshmennem reprend le briquet et chauffe le tuyau a la sortie du detenteur ... ca fait un petit 'tchouff" et puis plus de fuite !!!


Ca gaze !!!
Grace a Lakshmennem et a la debrouillardise des indiens
(le confort et la richesse sont les ennemis de l'imagination et de l'ingeniosite),
Rahul et Jerry vont pouvoir faire deguster leur celebre specialite a leurs convives :
le thali franco-indien, ou "bento" pour le japonais moyen, ou "plateau repas" en milieu hospitalier, ou "plateau TV" pour cadre celibataire, ou "gamelle" pour le prevenu en milieu carceral, ...




Bon appetit a tous !!!


Une autre illustration de la debrouillardise 
et du relativisme tellement sympathique et instructif des indiens ...

Aujourd'hui, Lakshmennem a fait sa lessive, et etendu son linge sur la terrasse.

Promis, nous ferons une photo portrait de Lakshmennem.
Il est originaire de Kanyakumari a la frontiere du Kerala et du Tamil Nadu. Il a un peu la constitution physique des Keralais : mince, la peau foncee, un immense sourire plein de dents blanches. et aussi le caractere : souriant, curieux, ouvert (ca change des tamouls ...)
Il est souvent vetu d'un pantalon noir "pat' d'eph" et d'une chemise sur debardeur blanc type marcel.
Ca en fait un plombier tres elegant et tres sympathique.
A l'occasion il est aussi electricien, ce qui n'est pas negligeable, avouez-le.
Un bonheur de voisin.
Il vit avec sa mere et ses demi-soeurs.

Donc Lakshmennem a fait sa lessive aujourd'hui, et etendu son linge avec celui de ses soeurs ...

etendu sur le fil ... ou au sol, ... et alors  !!!
a mediter.

vendredi 14 septembre 2012

Ce cher John



mardi, 19 h ...
coupure d'électricité ...
visite de John après les devoirs ...





... pendant l'exposé, l'électricité est revenue !!!

mardi 11 septembre 2012

Same ... but Different !!!


Rahul et Jerry ont aujourd'hui une pensée solidaire 
pour leur amie Bénédicte (on t'embrasse :) 
qui s'est occupée pendant quelques années 
de faire le suivi de production en Inde 
pour une entreprise de prêt à porter française.


En effet, aujourd'hui, R et J se sont lancés dans leur première expérience de production en série "made in India" ...

La mission : 
faire réaliser des sachets en toile de jute pour emballer joliment les épices de la "spice bazaar boutik".

Le prestataire :

après de fructueuses recherches sur internet (pages jaunes indiennes), Rahul and Jerry ont identifié un grossiste en toile de jute à 2 pas de chez eux, qui répond au nom prometteur de "Excellence Jute Fabrics".

R et J se rendent dans le joli quartier de Muthialpet dans les faubourgs nord de Pondichery munis de l'adresse de l'entreprise : Mariannam Koil Street, n°30. Les habitants du coin sont gentils et coopératifs, aussi nos deux héros parviennent-ils très vite à trouver la rue Mariannam Koil. En scooter ils longent doucement le côté droit (tout en roulant à gauche) des numéros pairs .... 26, .... 28, .... 80, .... 38, .....   bizarre ... retour dans l'autre sens, ... et soudain un indice : number 22 old number 76 !!!

Ils ont modifié la numérotation ! Le numéro 30 est encore sous son ancien numéro quelque part entre la 28 et la 38 !!!

 Quartier de Muthialpet ...





Oui mais aucune entreprise de jute ou de quoi que ce soit d'autre en vue... juste des maisons .... plutôt jolies d'ailleurs, fleuries, colorées ... le quartier est calme, des enfants qui jouent, les habituels chiens errants qui errent, des marchands ambulants de barbapapa qui déambulent, des corneilles qui cornent,  un scooter qui scoute, .... mais pas de numéro 30 !
Le téléphone !!! il n' y a qu'à appeler le numéro fourni par les pages jaunes !

... "tut, tut, tut " ....
... "beulaa"
       (Rahul and Jerry n'ont pas encore repris leur cours de Tamil ASSIMIL, dommage !)
...  "Allo ? are you "excellence jute fabrics ?"
... "beulaaaaa ?"
... "ARE YOU EXCELLENCE JUTE FABRICS ???"
.... "maa, ouringe laaaaaaaaaaaaaaaa"
.... in english, please ?
.... yes sir, wait (pronocer veïté)
... tut, tut, tut
... coupé !

R et J sont consternés assis sur leurs 2 scooters "aubergine véloce" et "blanc cassé crépi au rat"

2 minutes de consternation ... "y fait chooooo, ... "
deux gamins veulent des stylos
- Sir, pena ? pena ?
(Rahul and Jerry ne comprennent pas encore le tamil, mais ils sont fiers de pouvoir vous apprendre qu'en tamil, la forme interrogative se fait en rajoutant un "a" à la fin du mot. Par exemple :
- pen (stylo en anglais) : pena ? (un stylo ?)
- spoon : spoona ? auriez vous une petite cuillère svp ?
- chocolat : chocolaaaaa ?

Dring, dring, ... quelqu'un appelle !

... Alloaaaa ?
... I am Jagan Mohan. You call my uncle.
(je suis Jagan Mohan, vous avez appelé mon oncle)
... I've called your uncle ?
(j'ai appelé votre oncle ?)
... Yes, just now ! I'm Excellence Jute Fabrics !
(l'annuaire donne donc le numéro de l'oncle pour Excelence JF ..., why not ?)
... Yes, and so what ?  (Jerry est un peu exaspéré)
... You want jute ?
... Euh, Yes ... (gros dégoûtant)
... Come to my house now (quoi ???)
(venez à ma maison maintenant - what ?)
... where is your house ? which number ?
(où est votre maison, quel numéro ?)
... number 80
... euh, OK we come !!!

Excellence Jute Fabrics s'abrite donc derrière les murs totalement anonymes d'une maison en construction au numéro 80 (ils n'ont pas encore peint le nouveau numéro 30).



Jagan Mohan,
en photo-impression sur un sac de sa fabrication
offert en 3000 exemplaires au temple
pour la fête de Pongal

Jagan Mohan est un homme sympathique, qui parle le même anglais que R et J (imaginez Jacques Delors roulant les "r" avec l'accent de Delhi).
Son bureau est une pièce minuscule, une bulle SUR-climatisée et vitrée genre cabine de douche pour loft, posée au milieu d'un garage rempli de jute ... hum. Le meuble bureau occupe toute la largeur de la pièce, si bien que Jagan Mohan doit rentrer par l'arrière de la pièce pour s'asseoir sur son fauteuil en bois, pendant que Rahul and Jerry assent par l'avant pour se poser sur les deux fauteuils en plastique, puisqu'il est impossible de contourner le bureau. Le réduit est totalement envahi de sacs de toutes sortes.

Il est convenu que R et J reviendront le lendemain avec un prototype et un patron du sac.

Le prototype :
Le prototype et le patron
Le bureau d'études "Spice Design and Home Architect" se met au travail , et après une longue nuit à dessiner, découper et boire du café (mais sans fumée), Rahul, assisté de Jerry, accouche enfin du génial prototype.




Le résultat attendu :

En vente à la Spice Bazaar Boutik
La commande :

R et J apportent le prototype et le patron à Jagan Mohan.
Longue explication pour ne rien oublier et ne laisser subsister aucun doute.
On commence par 300 exemplaires, pour voir le résultat.

La livraison ...

Passent 3 semaines ...

C'est la veille de l'ouverture du Spice Bazaar Café !!! que Jagan Mohan a choisie pour appeler R et J en leur  annonçant joyeusement que les sacs sont prêts :

"when you come ?"
"Euh,  we are very busy today, we open tomorrow ze coffe shop, and .... we are in Pondichery now ..."
"You come now ?"
" ... OK we come now !"

Les scooters chargés jusqu'à la gueule de victuailles et de vaisselle, R et J retrouvent le 30/80 de la rue Mariaman Koli (l'orthographe change selon les panneaux ... c'est déjà bien d'avoir le nom des rues en anglais, non ?).
Les sacs sont emballés, Jagan Mohan montre quelques sacs, tout parait bien ...  R et J prennent livraison ... et payent, contents... et filent ... mais sans vérifier tout le contenu ... aïe aïe

La réalité ...
Sur 329 sacs réceptionnés, TOUS ont un défaut.
Ils sont TOUS différents.

... mais 115 sacs sont PLUS différents que les autres ...

Par exemple, ils ne sont pas de la même taille, la fenêtre en bas à droite est plus ou moins carrée ...
l'ouverture de la poignée plus ou moins rectangulaire et horizontale ...
Tiens, il n'y a pas de fenêtre du tout !!!

Oh, la fenêtre est passée à gauche
et la poignée se déplace sur le côté !!!

Ah bon, l'impression n'est plus verte
elle est devenue blanche !!!
Heureusement, il reste 214 sacs utilisables après quelques "retouches maison" aux ciseaux ....

Décision est prise de garder son calme, de se souvenir qu'il s'agit d'une production AR-TI-SA-NA-LEU et de ramener les sacs défectueux à Jagan Mohan dès lundi, après le premier week-end d'ouverture du Spice Bazaar café...
R et J ont décidé de désormais prendre soin de leur tension cardio-vasculaire. Déjà qu'il fait choooo ...

Le Lundi :

Chargés de leurs 115 sacs, le dos de la chemise mouillé, R et J fendent la foule colorée, fataliste et spirituelle, du quartier de Muthialpet de l'Inde éternelle.

Jagan Mohan regarde avec une certaine consternation les sacs originaux étalés sur son bureau ...
- "Aaaaaaaaaaahhh, yes, some problem, just a minute"
Jagan compose un numéro et lance nerveusement deux ou trois mots, et raccroche aussi sec.

- "Yeeeeeeesssssssss, ... it's same, ... but different !"

Oui cher Jagan, les sacs sont pareils que le prototype, mais en même temps très différents, n'est ce pas ?

Entre l'ouvrier responsable (en fait Jagan Mohan l'a convoqué par téléphone - l'atelier est dans la pièce juste à côté, derrière la vitre ... mais bon, l'Inde est en passe de devenir un pays moderne, donc ... ).

Jagan Mohan se fâche pour de vrai et fait voler les sacs au dessus du bureau.  L'ouvrier est contrit (il baille), et retourne à son boulot en marmonant en tamil "évidemment, je suis toujours dérangé, comment voulez vous faire du bon travail ..."

Jagan Mohan est réellement désolé.
"SOOORRRRRRRRRRRRRYYYY, I don't know. He knows but don't say me .... (PAAAAAAAArdon, je ne savais pas. Lui savait mais ne me l'a pas dit)
"OK, no problem, what you propose ? "
"I can redo  (refaire, pas rideau)"
"Sure ?"
"Yes, problem is the first time, after no problem. I'll check myself !" 
(oui, le problème c'est la première fois, après plus de problème. Je vérifierais moi même)

Nos deux héros quittent donc la bulle vitrée sans avoir un seul instant ni hurlé, ni menacé, ni fait monter leur tension ...
heureux de faire de si beaux progrés dans leur intégration au pays et à ses moeurs commerciales uniques...
avec en poche la promesse que les 115 sacs seront prêts dans deux semaines ....

mais promis juré, ils vérifieront à même le bureau de Jagan Mohan, dans la bulle vitrée, combien les sacs seront pareils ... mais différents !!!