BENARES MODE D'EMPLOI

La phrase du jour

"Ne cherche pas la poubelle, tu y es dedans"

(Jerry s'adressant à Chantal qui cherchait où jetter son mégot de cigarette 

dans une ruelle assez cra-cra de Bénarès ...)

Benares c'est beau, magique, calme ... vous avez pu le voir ...
mais ça peut être aussi sale, boueux et fatiguant ...

Rahul et Jerry vous proposent leur manuel de survie à Bénarès, pour que votre séjour dans cette ville ne devienne pas un cauchemar ...

Premier conseil, avant toute chose :
trouver un bon logement

Pour pouvoir
bien dormir, mais aussi :
se réfugier
se reposer
se soigner
se mettre à l'abri
se ressourcer
se laver
se restaurer





Grâce à Sylvia, Rahul & Jerry ont pu rencontrer Ricky, jeune guide touristique francophone, qui leur a déniché une très confortable guest house avec vue imprenable sur le Gange,....
... et qui répond au doux nom de ....

La Rahul Guest House se trouve au bord du Gange, tout au sud des ghâts, à Assi Ghât.

De sa terrasse, on voit toute la vieille ville dans la boucle du fleuve

Le prix d'une chambre double sans Air Conditionné est de 1400 roupies par nuit (presque 17 euros).

Grâce à Ricky, Rahul et Jerry, et leur amie Chantal, ont pu bénéficier du tarif à 1000 roupies la nuit (12 euros)

alors on dit ... Merci Ricky
merci pour la chambre, mais aussi pour les nombreux conseils avisés, les conversations au petit déj, et le transport hallucinant à trois sur sa moto dans un bénarès nocturne et frais ...

Deuxième élément essentiel pour survivre dans toute ville indienne 
se nourrir bien, voire très bien !

Très rapidement, Rahul et Jerry ont suivi leur instinct (et les conseils de Ricky ...)
et ont déniché le fameux
Keshari Restaurant
(l'ancien, pas le nouvel établissement)

à droite le restaurant où l'on déguste de fameux thalis, avec des naans succulents, des parathas (pains fourrés aux pommes de terre, aux petits pois, ...), et surtout, grande spécialité de Bénarès (vu le nombre de vaches qui vivent dans ses rues) : le paneer (le fromage frais égoutté et pressé) cuisiné dans des sauces, ou roulé dans des épices puis frit ... entre autres .... c'est loin de couvrir la carte des spécialités de Keshari ...




... Rahul et Jerry ont donc installé leurs quartiers gastronomiques au Keshari Restaurant ...

L'établissement est bien tenu et compte une large clientèle fidèle de Benariotes (habitants de Benares, à moins que ça ne soit des Benarovitains, ou des Benaristes, des Benariens, des Beni oui oui, ... ou bien des Varanassiens).
Le personnel est à la hauteur de la réputation de l'établissement : nombreux, zélé, empressé, souriant, prodiguant des conseils de choix sur le menu  (il y a même des fois où l'on n'a pas le choix ...).
Rapidement, Rahul et Jerry ont leur serveur attitré ...
Grâce à lui Rahul et Jerry vont découvrir une des spécialités de Keshari Restaurant :
la Kesar Pista Ice Cream ...

Il s'agit d'une glace au lait, parfumée à la cardamome, dans laquelle on incorpore des morceaux de pistache,  et quelques pistils de safran ...  un délice, un goût que l'on ne trouve pas en France ... en tout cas pas encore ...  ;)

Le tout pour la modique somme de 60 roupies (75 centimes d'euros), pourquoi s'en priver ? ...

Rahul et Jerry ont vite pris l'habitude de déguster une Kesar Pista en cas de détresse, piétinement par une vache (c'est arrivé ...), harcèlement abusif par des vendeurs d'écharpes du Cachemire, après avoir mis le pied dans une bouse fraîche, traversé la ville en vélo-rickshaw,  couru pour échapper à un massage de la nuque par un vieillard édenté et lubrique (acceptant de baisser son prix à un tarif improbable), après avoir refusé pour la trentième fois en 30 mètres une balade en bateau avant le lever du soleil, ou au coucher du soleil, ou les deux, ou juste pour monter dans le bateau pour voir Benarès depuis le fleuve, ou bien ou bien ....
Alors, la première bouchée de Kesar Pista Ice Cream efface toute contrariété, détend de la bouche à ..., et procure un bien être inégalé, enveloppant nos aventuriers d'un parfum de safran et de cardamome ...

Pourtant ...

Pourtant, un jour ...

Après un somptueux repas,
Rahul et Jerry ne résistent pas à l'envie de faire goûter à leur amie Chantal, la célèbre Kesar Pista Ice Cream ...
... mais ce jour là, le serveur favori est de repos ...

Un autre serveur, zélé, empressé, souriant, prodiguant des conseils de choix sur le menu, apporte une coupe de Kesar Pista Ice Cream ....

Chantal goûte, et verdict :

"Bof, c'est pas très bon ..."

"QUOI ??? la fameuse K.P I C pas bonne ? un Bof, c'est tout ce que ça t'inspire ???"

Rahul et Jerry se saisissent de leurs 2 petites cuillères de voyage spéciales KPIC qui ne les quittent jamais, et les plongent dans la crème glacée ...

C'est vrai que l'aspect est différent
jaune très pâle, avec des morceaux collants, et un trait de sirop rose dessus ...

"Mais qu'est ce que c'est que cette M.... ?"

"Une vulgaire Butter Scotch Ice Cream (glace caramel NDLR), une BSIC de base, une M... de BSIC"

RetJ rappellent le serveur zélé, empressé, moins souriant, et qui ne devrait pas s'aventurer à prodiguer des conseils de choix sur le menu ...

"Yes, siiiiiiir"

"This is not KPIC !!! this is BSIC"

"No Siiiiiir, this is KPIC"

"No, this is BSIC"

"No Siiiir, look, there are pistaches inside"

"It is not pistaches, it is caramel pieces"

"Siiiir, same, same. 
...  Same but different  !!!"

ceux qui suivent les aventures de RetJ depuis quelques temps, reconnaitront le fameux "same but different" des marchands de petits sacs de jute, et de bien d'autres ....

Qu'est il advenu du serveur moins zélé, plus du tout souriant, et qui ne s'aventurera plus à prodiguer des conseils de choix sur le menu ...

mélange spécial Bénarès : boue + bouse

Dernier conseil de survie, spécial Benarès


Regarder où l'on met les pieds

Les ruelles de Benares sont souvent encombrées d'ordures de toutes sortes.
S'y ajoutent les bouses de vache, et, quand il pleut, la boue glissante sur les escaliers des ghâts.

les hommes chiquent du "pan" et crachent "rouge" un peu partout

En cas de pluie, il convient donc d'être prudent et bien chaussé, et préférer des baskets à des nu-pieds (qui mettent pourtant si bien en valeur le joli bronzage de vos pieds ...)

Ne faites pas comme cette jeune femme blanche, nouvellement arrivée sur le sol indien, et encore plus fraîchement sur celui de Benares, qui, pour mieux ressentir l'énergie du lieu saint, se baladait pieds nus dans les ruelles de la vieille ville, affrontant avec un sourire béat aux lèvres les risques de glissade, bouse qui se colle sous les ongles, de coupure, de champignons,  de tétanos, d'amputation, de chaise roulante à Lourdes poussée par une bonne soeur ...

Il faut laisser ce genre d'activités aux indiens en pèlerinage à Bénarès, qui ont l'habitude, qui ont les pieds faits et cornés depuis leur plus tendre enfance, et qui ont un système immunitaire adapté et à l'épreuve des balles ...


Personnellement, RetJ évitent aussi la baignade dans la Gange, et surtout de boire l'eau du Gange ...

Ce serait dommage de se gâcher le plaisir, et de ne pas profiter de la magie de Benares ...

... et des KPIC ...