La gare de Chennai Central by night |
Chennai, 22h28, depart du Malabar Express a destination de Kochi (qui se trouve sur la cote de Malabar, d'ou le nom ...).
Rahul et Jerry font leurs adieux a leur ami Harsh, avant de s'embarquer dans le train.
Pour s'embarquer il faut reperer a l'exterieur du wagon son nom inscrit sur un listing de reservations vaguement colle a la glue sur la porte du wagon. Ca fait toujours drole de voir son nom inscrit au milieu des messieurs Kumar, Radakrishna, et cie. On a l'impression de faire partie du pays ...
Comme le train est au depart de Chennai, Rahul et Jerry n'ont pas a subir le jeu du "sandwich", a savoir etre pousse a la porte du wagon par une foule qui veut monter alors que l'autre foule, celle a l'interieur du wagon, n'est pas encore descendue. C'est donc avec une certaine nonchalance que nos aventuriers regagnent leurs couchettes. En sleeper class (l'equivalent de nos couchettes 2nde classe), les couchettes sont invariablement en pur skai bleu d'elevage et par trois. Il n'a pas de cloisons, et tous les pieds sont tournes vers ce qui sert de couloir, ce qui offre une jolie perspective depuis l'entree du wagon.
La voute du plafond du wagon est une constellation de ventilateurs bruyants qui couvrent a peine les ronflements, sonneries de portable, music ...
Comme les fenetres sont equipees de vitres qui ne ferment plus depuis l'independance de 1947, ce joyeux tohu bohu est recouvert par le fracas des roues du train qui fonce dans la nuit a la vitesse prodigieuse de 40 kms a l'heure ...
Un train indien, meme la nuit, c'est une ville qui ne s'arrete jamais. Les vendeurs de toute sorte ne laissent de repit aux voyageurs qu'entre minuit et 4 heures du mat. Avant l'aurore, le doux chant des "coffi coffi" resonne dans le wagon ...
On peut manger des currys, des samousas, des fruits secs, des beignets de banane, des salades de fruits, de la barbapapa, des pois chiches grilles, des huitres, des glaces "chocobar" (c'est vrai), accomodees de toutes sortes de sodas, et du celebre "chai" (the au lait), et de la boisson favorite de Rahul et Jerry : le coffi (cafe + lait).
On peut aussi faire des achats : des journaux, des jouets en plastique ou en bois, des briquets qui font des flammes de toutes les couleurs, des etuis pour carte bleue, des torchons, des mouchoirs, des livres de recettes en tamoul, la collection integrale de "Martine inindya", et surtout, surtout, surtout : des chaines et des cadenas !!!
Les indiens seraient-ils amateurs de parties sm a bord des trains ? non ! ils ont juste peur des detrousseurs de trains !!! C'est une vieille histoire qui remonte aux temps ou les routes n'etaient pas sures en Inde et ou des bandes de voleurs s'en prennaient aux voyageurs. Avec les progres des transports en commun, c'est le train qui est devenu le chemin fantasmatique ou les pillards menacent. Tout le monde se munit donc de chaines et de cadenas pour attacher ses bagages aux barreaux des sieges ou des fenetres ...
Car les fenetres sont equipees de barreaux, ce qui permet de ne pas eparpiller le contenu des wagons lorsque le train se renverse ou tombe d'un pont ...
E pericoloso sporgersi |
R&J se glissent sur leurs couchettes, le precieux "Aloe Vera super Moisturising Eternal Regular Dynamic Elegant gel" cache dans le pyjama desormais inutile de Rahul ...
Sur le coup des 4 heures du mat, Rahul a un frisson. Une main est en train de se glisser dans son coussin pyjama.
"- WHY ??? just tell me WHY ??? "
Desempare par une telle question, le voleur repond :
" Parce que je le veau bien !!! "
" Jerry, Jerry, c'est le francais de ETERNAL, reveille toi !!! "
Tout le wagon ouvre un oeil. La lumiere ne s'allume pas puisqu'elle n'a jamais ete eteinte. Rahul et l'ame damnee de la vieille Sottencourt se disputent le pyjama. Finalement le blanc se prend les pieds dans la chaine de la valise d'une grosse dame entortillonnee dans son sari qui se met a hurler en Tamoul :
- " ende payen, ende payen ... train mescreant ... venge, venge !!! "
(R&J traduction : ce garcon, ce garcon, c'est le voleur des trains ... venez venez ... !!!)
Tout le compartiment se rue sur le blanc qui blemit, s'en saisit, le pousse a travers le couloir en enjambant des sacs de riz, un mendiant endormi, 2 jeunes americaines idiotes qui ont oublie de reserver, et une fois a la porte du wagon le jette dehors. Il va s'ecraser sur une couche de vieux gobelets de cafe en plastique, sachets graisseux de fritures, qui ne suffisent pas a amortir sa chute.
" C'est horrible, il va mourir broye !!!"
" Oui, mais nous on a le gel !!
Coffi, coffi, coffi, ... samose, samose samose .... chai, chai, chai, .... pani, pani, pani, ....
a suivre : epilogue ...
Douche a la gare ... |
6 commentaires:
Et dire que certaine se plaint de passer des heures dans des avions de l'autre bout du monde avec son père gluté contre elle !!! bon retour
Je m'amuse toujours beaucoup avec vos commentaires.
BONNE FIN DE SEMAINE et BON RETOUR.
Bises.Mimi
Coucou les gars, on rentre de vacances et je me jette sur ma boite mail, lire une de vos aventures me redonne le sourire:demain au turbin!bref bonne fin d'aventure et à bientôt de vour revoir en chair et en os;bizoux à vous
Ps:anonyme c'est agate!rebiz
Merci pour la belle aventure ! profitez bien de vos derniers jours et j'espère pour vous des bonnes nouvelles à votre retour.
bisous Bénédicte
Ca me rappelle un extrait de citation d'un ancien president de la republique : le bruit et l'odeur. On peut imaginer le bruit dans le wagon entre les ventilateurs, les ronflements, les vendeurs, les moustiques, les blattes, les claques pour ecraser les moustiques, les ecrasements bruyants de grosses blattes etc... Mais l'odeur ? Ou plutot, les odeurs ? Ca manque sur les photos pour bien se rendre compte :p
Enregistrer un commentaire