Pour mieux comprendre les aventures de Rahul & Jerry, il faut se pencher un peu sur des cartes ...
L'Inde
tout en bas a droite le Tamil Nadu (en jaune)
et perdu dans le Tamil Nadu, au bord de l'ocean : Pondichery
Un peu d'histoire et de geographie
Revisions ...
Quels etaient les comptoirs francais aux Z'Indes ? vous avez (presque !) tous oublie, c'est normal
Chandernagor, Mahe, Yanaon, Karikal et ... Pondichery
Pondichery est aujourd’hui célèbre en Inde pour sa “French touch”.
Au terme
d’une année à vivre en Tamoulie, R&J sont en mesure de vous offrir la carte
des aventures de Rahul & Jerry, avec les peuplades qui habitent cette région.
pas a l'echelle, mais pas loin ... |
La ville de
Pondichery (en bas sur la carte): un demi million d’habitants
avec sa banlieue.
Au bord de
l'ocean, il y a la vieille ville, divisée entre la ville blanche et la ville
tamoule. L’ensemble est entouré par un boulevard très animé.
C’est dans
ce centre ville qu’évoluent nos aventuriers du quotidien.
L’Ashram
fondé par Sri Aurobindo se trouve dans la ville blanche. Des gens y viennent du
monde entier pour vivre une experience spirituelle selon les enseignements
d’Aurobindo. Toute une population y vit a l’année.
On peut
dire sans exagérer qu’un tiers de la ville blanche appartient à l’Ashram. Leurs
batiments gris sont reconnaissables partout : il y a l’ashram, le samadi (les
tombes des fondateurs), la cantine de l’ashram, l’école, le collège,
l’université, la fabrique d’encens, la fabrique de papiers, la pompe à essence
de l’Ashram, les jardins de l’ashram, ….
C’est une
ville dans la ville.
Dans la
ville blanche on trouve aussi les restes de la présence francaise : belles
maisons coloniales, églises, … et 4 institutions encore actives : le Consulat,
le Lycee Francais, l’Alliance Francaise, et l’Institut francais de Pondichery
trouvez Rahul sur la photo ... cache derriere une banane ? |
On longe l'ocean vers le nord et on arrive au carrefour d’Auroville Road. On rentre vers les terres, on passe devant chez Neela/Spice Bazaar, et là commence la cité utopique d’Auroville.
Coincée
entre les villages tamouls en pleine urbanisation, Auroville se protège
derrière sa ceinture verte (une très agréable foret) .
Auroville a
été imaginée par “Mère” compagne spirituelle de Sri Aurobindo. Depuis 1968, “la cite de l’aurore” s’est
peuplée de près de 2000 personnes “les aurovilliens” autour de l’idéal de créer
un homme nouveau.
Entre Pondichery et Auroville, c’est le domaine de tous ceux qui ne sont ni auroviliens ni pondichériens, ni ashramites, ni tamouls, ni touristes, mais qui bénéficient des avantages de l’ensemble. Entrepreneurs, oisifs, égarés, idéalistes, désabusés, amoureux de l’Inde ou aigris, on trouve de tout dans la péripherie, plus ou moins mélangé à la population tamoule.
C’est le
domaine des péri-fouriens. Tendre appellation donnée par les aurovilliens à ces
gens parce qu’ils ne “travaillent pas” (c’est vraiment l’hôpital qui se fout de
la charité), et qu’ils vivent en péripherie, et profitent des avantages
d’Auroville sans payer de contribution à la cité.
Ayant
provisoirement cessé tout activité de business, R&J se retrouvent donc
d’office integrés dans cette tribu, et cela leur convient plutôt…
La phrase
des péri-fouriens “où est-ce qu’on mange ce soir ?”
Leur plat
préféré : la sardinade
Les Aurovilliens
…. Elite spirituelle auto-proclamée, elle est constituée d’autant de blancs que
d’indiens (en majorité indiens du nord et non tamouls locaux). La nationalité
étrangère la plus reprensentée est la Française. On trouve aussi de tout chez
les auroviliens. Depuis celui qui vit tout seul dans sa hutte avec énergie
eolienne, à celui qui vit dans une maison d’architecte avec bonne, jardinier et
parfois chauffeur. Il y a des mystiques, des mystificateurs, et de vrais chefs
d’entreprise. Une belle forêt, de beaux bâtiments, une plage privée, un centre
de soins holistiques, des therapeutes en tout genre, et au milieu une grosse
boule dorée pour la méditation : le matrimandir (temple de mère).
Les
relations avec leurs voisins tamouls devienent difficiles, certains auroviliens
n’aiment de toutes façons pas l’Inde et regrettent qu’Auroville ne soit pas au
bord du lac Léman.
Quant à
l’ideal spiritual et humain, …
Leur phrase
favorite : “Mère n’aimerait pas que …”
Leur plat
préféré : la salade de légumes bio au sel rose de l’Himalaya
Les tamouls
des villages
Ils
entourent Auroville, et étaient là avant, qu’on se le dise !!! 4000 d’entre eux
travaillent à Auroville, dans les entreprises ou comme bonne ou jardinier, ou
veilleur de nuit … Ils ont créé des commerces et des guest houses avec plus ou
moins de bonheur.
Longtemps
considérés comme des voisins bruyants et sales par les aurovilliens, et comme une
main d’oeuvre pratique pour éviter les travaux difficiles et mieux se consacrer
au yoga supramental … les tamouls prennent aujourd’hui leur revanche. Le prix
du m2 flambe, et certains tamouls vendent leurs terrains à des touristes indiens qui
affluent, entourant l’utopique auroville de résidences avec piscine (problèmes
d’eau), routes gourdronnées, lieux de
consommation d’alcool voire de sexe ; laissant s’épanouir une certaine
arrogance régionaliste, et une tendance mafieuse …
Leur phrase
favorite : “Vous ne comprenez pas la culture tamil…”
Leur plat
préféré : du riz avec du riz
Les
ashramites
Liés au
projet de création d’Auroville par Mère qui était aussi le guide de l’ashram au
décès de Sri Aurobindo, ils s’en sont éloignés suite à un rude affrontement
avec les aurovilliens au moment où mère a “quitté son corps”. Retranchés derrière
leurs murs, les ashramites se consacrent au yoga supramental et au développement
de l’ashram. Ils ont l’air d’etre restés bloqués dans les années cinquante avec
leurs uniformes et leur règlement intérieur draconien. Riches de l’énorme
patrimoine immobilier de l’ashram, ils dispensent en francais un enseignement
de haute qualité (10 gosses par classe …).
Les
ashramites étant pour leur grande majorité issus d’Inde du Nord, on les
distingue par la couleur claire de leur peau de la population tamoule de Pondichery.
Les tamouls vivent mal la présence de l’ashram, et ne manquent aucune occasion
de le lui faire savoir au moindre mécontentement social : l’essence augmente,
c’est la faute au gouvernement de Dehli, qui est aux mains des indiens du nord,
comme l'ashram, allez, hop, on caillasse l’ashram, … etc …
Leur phrase
favorite : “Mère a dit que …”
Leur plat
préféré : la soupe de légumes claire
Les expats
La France
maintient des services administratifs (consulat), culturels (alliance
francaise), et d’éducation (lycée francais), donc pas mal de fonctionnaires au
pouvoir d’achat décuplé par rapport à ce qu’il serait en métropole (3 fois le
salaire, si on intègre le change euro/roupie, ils vivent comme des maharadjas
…). A ces fonctionnaires s’ajoutent des retraités, des business men, certains
installés depuis longtemps à “Pondy” comme on dit …. Tout cela a contribué à
recréer une ambiance provinciale genre petite bourgeoisie de sous préfecture
qui ne manque aucune “party” ou exposition à l’alliance francaise, et qui fait
déposer les enfants à la piscine par le chauffeur. Sorte de reflet contemporain
d’une colonisation passée, on imagine à quel point les tamouls apprécient (d’où
les petites vengeances genre Mr Kumar et les visas qui sautent …)
Leur phrase
favorite : “Y’a qu’à …”
Leur plat
préféré : le steak de boeuf et le pâté en croûte
Les
Franco-pondicheriens
Tendrement
appelés par les expats et les tamouls “noix de coco” (blanc dedans et noir
dehors) …, ils sont soit des tamouls anciens fonctionnaires retraités de l’état
francais, soit les enfants de ces mêmes personnes. Dans ce cas, ils sont
souvent nés en France et y ont grandi. Ils bénéficient d’un visa permanent pour
revenir en Inde prendre des vacances sur la terre de leurs ancêtres. Un peu le
cul entre 2 chaises, certains reviennent quand même s’installer à Pondy pour
fuir la morosité et les frimas de France.
Leur phrase
favorite : “Pondichery, c’est plus c’que
c’était…”
Leur plat
préféré : la spicy pizza
A cela
s’ajoutent les touristes indiens, les touristes francais, les autres touristes,
le reste de la population tamoule hindoue musulmane ou chretienne, les marchands
du Cachemire, les immigrés népalais, les réfugiés tibetains, les étudiants
africains de l’université, les membres des ONG, les gitans qui vendent des
petits sacs colorés (rien que pour Isa), les chasseurs des tribus d’avant les
indiens qui vendent du miel, les therapeutes, Lakshmi l’éléphante du temple, Mr
Kumar et ses sbires, …
Vous savez
maintenant tout du petit peuple de Pondichery et d’Auroville …
… c’est en
Inde, mais ça n’est pas tout à fait l’Inde !!!
3 commentaires:
Où sont les éléphants, les serpents, les singes, les araignées, les blattes et les centres de téléappel ? Pas d'usine de société phramaceutique produisant des trucs chers pour occidentaux confectionnés à bas coût en salopant l'environnement sans vergogne ? Mais il y a peut-être largement assez pour que le quotidien soit invivable. Dire qu'ici c'est déjà pas la joie avec simplement des basques et des béarnais...
Je suis toujours très heureuse de vous lire car je m'évade un peu de cette morosité française......
J'ai hâte de vous revoir. A bientôt.
essayez VARANASI, , ce sera poussiere, klaxon, poubelles partout mais toujours des sourires et un vrai accueil et je suis sure que vous aurez de belles choses à raconter malgré tout ! Amitiés. Françoise
Enregistrer un commentaire