Pour répondre aux questions angoissées de nos lecteurs “mais que faites vous de vos journées ?...”, nous serions tentés de dire “pas grand chose, vu que nous sommes maintenant en vacances !!!” … pas grand chose, ce qui ici en Inde, laisse peu de temps libre …
En
illustration vous trouverez en bas de page une video sur le quotidien de vos péri-fouriens
préferés
(maintenant
vous devriez savoir ce que c’est qu’un péri-fourien ...)
A propos,
faire tous ces films, ca nous demande aussi beaucoup de temps, … mais que ne
ferions nous pas pour nos lecteurs adorés …
Jerry en pleine séance de massage par bols chantants tibetains ... si si c'est vrai ! |
Après notre
déménagement dont une bonne part s’est faite à scooter, après avoir replanté
dans notre nouveau jardin toutes les plantes de la terrasse du spice bazaar,
nous avons consacré notre temps à Neela.
Non
seulement nous lui avons trouvé une locataire qui paye le même loyer que nous
pour l’appartement que nous avons quitté, ce qui assure le paiement des études
de Carola, la fille ainée de Neela, qui veut devenir médecin … Mais nous lui avons aussi negocié un salaire
de cuisinière qui devrait lui permettre de payer une part des études de sa
deuxieme fille, Krissa, qui veut devenir … medecin aussi … tout ca coûte très
cher !
Neela va
faire la cuisine pour les 7 ados tamouls en difficulté qui seront aussi logés
dans notre ancient appartement …
Promis,
nous ferons un portrait de Neela et de sa famille à notre retour
Notre deuxieme
mission, a été de coacher Antony Lourdu (il est catholique, ça ne s’invente pas
…), un jeune tamoul, cuisinier, père d’un petit garcon d’un an et demi du nom
de Jeffi.
Antony a
quitté son emploi de cuisinier au “Purple”, hôtel restaurant 100% indien, où Rahul and Jerry ont leurs habitudes (on y boit de la bière en cachette …), pour ouvrir son
propre restaurant : le “Jeffi Masala Corner Restaurant”
Nous
l’avons orienté dans la conception de sa carte, nous avons freiné ses ardeurs
de cuisinier, nous l’avons encouragé à cibler son offre autour d’une specialité
: la dosa.
Qu’est ce
qu’une dosa ? specialité de l’Inde du sud qui a conquis tout le sous-continent
indien, il s’agit d’une sorte de grande, voire très grande crêpe,
croustillante, qui peut être farcie d’un curry de pommes de terre, ou arrosée
de beurre clarifié. On la mange avec les doigts en la trempant dans des
chutneys délicieux : noix de coco, piment et tomate, menthe et tamarin …
Les
touristes adorent la dosa, nous aussi !
Il n’y
avait personne a Auroville pour proposer des dosas. Maintenant c’est chose
faite !
Bonne
chance Antony !
Derniere
mission ; préparer notre absence des 4 à 5 mois à venir.
C’est à
dire trouver quelqu’un pour arroser le jardin et surveiller la maison
(la
confiance règne dans le quartier…)
le logement du gardien de nuit |
Notre
nouvelle propriétaire, une dame ashramite de 75 ans, Mamaji, originaire bien
entendu du nord de l’Inde et plus exactement de la region de l’Orissa, nous a
trouvé une gentille dame tamoule du village qui viendra arroser le jardin pendant
que son fils passera ses nuits dans la guérite près du portail. Seule
condition, y installer un lit et un ventilateur …
Chose dorénavant
facile pour nos deux héros totalement rompus à la négociation avec les marchands
tamouls.
Le
ventilateur a été acheté vite fait bien fait.
Quant au
lit, à l’unanimité, Rahul and Jerry ont décidé de faire appel aux ébénistes recycleurs
du marché dominical de Pondy. Ces gars là utilisent des caisses d’emballages de
containers, pour fabriquer des meubles dans leur plus simple expression dans
l’esprit Bauhaus
Qu’est ce
que le Bauhaus …
Euh, on
verra plus tard …
Donc, Rahul and Jerry commandent 2 lits, en faisant écrire sur un papier les mesures exactes
voulues : 2 mètres par 1 mètre. Les standards tamouls veulent qu’un lit fasse 3
pieds par 6 pieds (soit 1.80 mètre par 90 centimetres). Conscients des différences
culturelles entre l’esprit métrique des francais et l’esprit de pied hérité des
britanniques, Rahul and Jerry refont bien preciser les mesures :
“okay,
okay, sir, no problem, two meters by one meter, okay okay, delivery nalekki
(demain)”
le lit "rêvé" par R&J ... |
Le sur-sur-nalekki,
un livreur daigne enfin se déplacer avec les lits vers la maison bleue. Il est
accompagné du gars qui a pris la commande des lits … passons sur les détails et
les nombreux coups de fil passes en VO Tamoul par Neela pour expliquer où se
trouve la maison bleue et à quelle heure on pourra y receptionner les fameux
lits …
A 20
heures, le petit camion arrive enfin à destination dans une obscurité totale
(coupure de courant) …
Le livreur
et le marchand sortent surexités du camion et commencent à entreprendre Rahul and Jerry sur la qualité du bois …
“mango
tree, sir, very heavy, very good kwality”
impossible
pour nos deux heros d’en placer une, ni de vérifier dans l’obscurité de la rue
l’aspect des lits .. et les deux autres qui continuent a faire l’éloge du bois
de manguier … louche tout ca …
les list
sont debarqués dans le jardin et le marchand totalement volubile s’exclame :
“Two
meters by one meter, okay, give me my two thousand roupies …”
“one minute
please, I want to check with a tape”
Rahul and Jerry se
munissent donc d’un ruban mètre, et mesurent les lits ...
“3 feet by
6 feet … not 2 meters by one meter”
“yes yes”
“no, no”
“yes, its
same”
“no it’s
not same”
“yes, same
but different “ … (décidement … !!!)
dans sa grande
patience, Rahul se range à côté du marchand qui lui arrive sous le menton
“you see,
me more than 6 feet high, bed too short for me”
et de
s’allonger sur le lit … les pieds de Rahul dépassent du lit
“you cut,
you cut’ tout en faisant mine de scier le lit
“il veut me
couper les pieds ce c….”
dans un
deuxième élan de mansuétude pédagogique, Rahul and Jerry se saisissent du matelas
destiné à ce lit, le posent dessus, et évidemment il depasse
“You see,
bed too small”
Alors le
type a la réaction qu’il fallait pour nous rappeler que nous sommes bien en
Inde
Il prend le
matelas, le rentre de force entre la tête et le pied du lit, et s’exclame en
ouvrant les bras
“You see,
no problem”
… le
matelas fait une énorme bosse au milieu du lit, mais no problem …
au final,
le monsieur prend ses deux lits “same but different” et rentre chez lui sans
ses sous … en rendant à Rahul and Jerry les 1000
roupies qui avaient été données a titre d’avance , 1000 roupies qu’ils avaient
tout prêts dans sa poche, preuve qu’il savait bien en venant livrer que le
produit ne correspondait pas, d’où la livraison nocturne et le babil incessant
sur la qualité du bois … no comment …
Ceci dit, à
temps perdu, nous plongeons dans notre importante bibliographie sur l’hypnose,
ou bien dans une des piscines qui émaillent le paysage aurovillien vu d’avion …
5 commentaires:
Bonjour les Péri-fouriens,
Toujours heureuse de suivre vos aventures. Celà me permet de voyager un peu tout en restant à Nice.
Votre vidéo n'est pas lisible, dommage.
Je serai en Inde en Novembre-Décembre prochain, mais pas vers chez vous.
Mais on ne sait jamais, l'Inde est grande mais les rencontres se font quand-même......
Bises à vous deux
Claudine de Nice
Je crois que je commence à comprendre le pourquoi de l'hypnose : ça sera pour faciliter les relations avec les arnaq... euh... les commerçants du coin ! Comment mieux négocier contre l'absurde et la mauvaise foi qu'en hypnotisant sur le champ le vendeur ? C'est un pays de fous où la diversité des techniques de relaxation reflète l'énooooorme besoin de la population. Goscinny a dû séjourner en Inde avant d'écrire le scénario des 12 Travaux d'Astérix...
Je suis toujours très contente de vous lire mais cette fois ci j'ai bien ri (rit ou rie !..)......
Mais pourquoi ne fabriquez vous pas vous mêmes vos lits ........Si je comprends bien si je viens vous voir en automne prochain je serai couchée dans le cagibi (cagibit ou cagibie) sur le beau lit vert-bleu , ça me va bien.
Plus qu'une semaine , le soleil vous attend à Nice.
A bientôt.
Ah bon ? Vous êtes à Nice dans 8 jours ! J'espère vous voir ! Faites-moi un coucou on phone or by mail, I check them each day.
Kisses
Vous auriez du leur parler d'IKEA ou de FLY ou de CASTORAMA qui risquent de leur prendre le marché un jour ou l'autre (et ce serait dommage). Je suis d'accord avec Laurent, vous pourriez écrire ASTERIX EN INDE ! Vous pouvez aussi vous lancer dans la création de poubelles, ou de toilettes publiques ou mieux, créer une école hotelière car ils ont aussi des choses de base à apprendre dans ce domaine (j'en ai fait l'expérience dans ma guest house). Je suis sure que vous allez trouver un truc super à faire qui vous apportera autant que vous leur apporterez. Amitiés. Françoise
Enregistrer un commentaire